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Revue du Web des devises 23/11/2017 : L’euro lesté par la situation allemande

L’euro n’a toujours pas retrouvé son plus haut de 1,20 dollar atteint il y a quelques semaines. Malgré un dollar affaibli, la monnaie unique peine à remonter. La raison à cette situation est à chercher outre-Rhin, avec la crise politique que l’Allemagne traverse. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine. 

L’euro pâtit des incertitudes allemandes
Si la semaine dernière l’euro regagnait du terrain, cette semaine la tendance s’est inversée. Ainsi, Boursier.com nous apprend, dans un article du mardi 21 novembre, que « L’échec des négociations en vue de former un gouvernement de coalition en Allemagne a fait reculer l’euro », cédant 0,47 % à 1,1735$ lundi soir, mais que néanmoins « les investisseurs ont gardé leur calme face au risque d’instabilité dans la première économie de la zone euro ». Cela fait déjà deux mois que la chancelière allemande Angela Merkel ne parvient pas à former un gouvernement de coalition. Des élections pourraient être organisées et « pourraient déboucher sur une instabilité durable, et en outre favoriser davantage le parti d’extrême-droite AfD ».Une situation qui ne semble pas prête de se régler donc.

Mais mardi, la monnaie unique semblait se stabiliser, comme l’indique
ZoneBourse.com qui relaie une news AFP/AWP, cotant 1,1727 dollar. Une stabilisation toute relative, l’euro restant « lesté par les incertitudes politiques en Allemagne, où des consultations doivent reprendre dans le pays après l’échec de la chancelière Angela Merkel et de son parti conservateur à forger une coalition ». Lesinvestisseurs ont donc leurs yeux rivés sur l’Allemagne, de nouvelles élections semblant se profiler. « Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste de London Capital Group, « la crise allemande ne devrait pas, à terme, être particulièrement négative car de nouvelles élections n’auraient pas d’impact sur l’intégrité européenne ni sur l’engagement de l’Allemagne dans la monnaie unique » », le président de la République Frank-Walter Steinmeier ayant annoncé qu’il ferait le tour des partis pouvant être au nouveau gouvernement, mis à part l’extrême droite et l’extrême gauche.

Pourtant,
Reuters, qui écrit un article ce même mardi 21 novembre, titrait « Les actions en hausse, l’euro stable, l’Allemagne ne pèse pas » : « Sur le marché des changes, l‘euro est en baisse symbolique, juste en dessous de 1,1730 dollar, au lendemain de sa plus forte baisse sur une séance depuis près d‘un mois (-0,52%). Il a désormais effacé la moitié des gains engrangés la semaine dernière après le discours de Mario Draghi à Francfort soulignant la bonne santé de l’économie de la zone euro. »

Finalement, mardi soir, l’euro finissait en légère hausse comme l’indiquait Le Figaro : « L’euro s’appréciait légèrement mardi face au dollar, le marché surveillant toujours de près les soubresauts de la crise politique en Allemagne en attendant d’éventuelles informations supplémentaires sur la politique monétaire américaine.Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l’euro valait 1,1740 dollar, contre 1,1732 dollar lundi vers 22H00 GMT. » L’euro pourrait ainsi plonger davantage, mais certains restent confiants et misent sur une hausse de la monnaie unique et« semblent se consoler dans le fait que l’économie allemande reste en forte croissance, ce qui limite les pertes de la monnaie unique ». Les investisseurs pensent donc que l’Allemagne parviendra à surmonter cet état d’incertitude « sans les dommages significatifs qu’ont pu subir d’autres pays comme l’Espagne et le Royaume-Uni, a aussi estimé Connor Campbell, analyste de Spreadex ».


L’euro se reprend sans un marché sans élan

Mercredi, l’euro progressait, cotant 1,1759 dollar, dans un marché plutôt atone en raison de la fête de Thanksgiving indiquait Boursorama.com dans le relai d’une news AFP. Malgré la crise allemande, « L’euro tirait par ailleurs parti d’un léger accès de faiblesse du billet vert, déclenché par des propos mardi de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen ». En effet, l’actuelle présidente de la Banque centrale américaine, la FED, a émis quelques réserves quant aux relèvements des taux : « Mme Yellen a « averti que relever les taux d’intérêt trop vite risquerait de maintenir l’inflation sous le niveau cible » et que les attentes liées au niveau de l’inflation montraient des signes de baisse. »

Le dollar glisse alors que l’euro gagne du terrain
En fin de semaine dernière, le dollar, qui est tombé à un plus bas de 3 semaines le mercredi 15, reculait encore, mais pas de manière significative rapporte
Investing.com alors que « La Chambre des représentants des États-Unis a approuvé jeudi un vaste paquet de réductions d’impôts qui sera débattu par le Sénat ». Effectivement, les investisseurs restent un peu sur leurs réserves, d’autant plus que « des informations selon lesquelles la campagne électorale du président américain Donald Trump a été assignée à comparaître pour des documents dans le cadre d’une enquête en cours sur une ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016 » ont été dévoilées : « Le Wall Street Journal a rapporté jeudi que le conseiller spécial Robert Mueller a envoyé une assignation à plus d’une douzaine de fonctionnaires.Robert Mueller dirige actuellement une enquête sur les tentatives du gouvernement russe de se mêler des élections de 2016 et de la collusion potentielle avec la campagne présidentielle de Donald Trump. »

Et cette semaine, ce n’est pas mieux s’il on en croit un article du mardi 21 novembre d’
Investing.com intitulé « Le dollar recule depuis un sommet d’une semaine » : « Le dollar recule depuis un plus haut d’une semaine par rapport à un panier des autres principales devises ce mardi, tandis que l’euro a progressé en raison des inquiétudes persistantes concernant les bouleversements politiques en Allemagne. (…) Les investisseurs attendent les remarques de la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, mardi, alors que le compte rendu de la réunion de novembre de la Fed devait être rendu public mercredi. »

Mercredi 22 novembre, Investing.com expliquait que le billet vert continuait de glisser : « Le dollar glisse contre un panier de devises ce mercredi alors que les rendements sur les bons du Trésor américain continuent à peser sur l’appétit pour le risque. » On peut dire que les investisseurs sont quelque peu inquiets « de la faiblesse des rendements obligataires à plus long terme, signe d’une dégradation des perspectives de croissance et d’inflation ».

Pour
DailyFx.com, « Yellen fait plier le dollar avant le FOMC et Thanksgiving ». L’article, publié le 22 novembre également, revient sur le discours de Yellen de la veille, qui mettait en garde contre une inflation trop faible : « Janet Yellen s’est montré prudente quand à des hausses de taux trop rapides tant que les anticipations d’inflation ne sont pas plus proches de l’objectif des 2%. » Néanmoins, « la probabilité d’une hausse de taux pour décembre, publié par Bloomberg, reste autour des 97% ».

La franc suisse toujours surévalué selon la BNS
Et c’est DailyFx.com qui en parle dans un article du 17 novembre. La Banque nationale suisse, la BNS, est intervenue à plusieurs reprises afin que la monnaie helvète ne monte pas trop : « La politique monétaire de la BNS (Banque Nationale Suisse) reste expansionniste au travers d’une politique de taux d’intérêts négatifs sur les avoirs à vue et la possibilité pour la BNS d’intervenir sur le marché des changes si nécessaire. Cette politique monétaire permet de réduire la pression à la hausse sur le Franc Suisse. » En effet, le franc suisse est une valeur refuge qui est très prisée en temps de crise. Le problème, c’est que cette hausse est préjudiciable pour les exportations du pays. Malgré les mesures prises, la BNS estime que le franc suisse est encore à un niveau élevé. Elle prévoit ainsi de maintenir sa politique monétaire expansionniste tant que l’objectif d’inflation de 2 % n’est pas atteint, soit pas avant le second trimestre 2020 selon ses estimations.

Néanmoins, certains économistes estiment que la monnaie helvétiquepoursuivra son relâchement l’année prochaine, comme l’indique ZoneBourse.com dans un article du 22 novembre relayant une news AWP : « La monnaie helvétique restera encore surévaluée, mais ne sera plus « nettement surévaluée ». » Les économistes d’UBS, quant à eux, estime que « la monnaie helvétique reste toutefois surévaluée ». Les causes ? « (…) les flux financiers dans le franc, considéré comme une valeur refuge depuis la crise économique de 2008 ».