Depuis quelques semaines, l’euro avait perdu du terrain. Cette semaine, il revient proche d’un plus haut atteint le 8 septembre, profitant d’une baisse du dollar, suite à un nouveau coup d’arrêt mis à la politique de relance économique de Trump, ainsi que de chiffres plutôt positifs du PIB allemand. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine.
L’euro à un plus haut de 3 semaines
Mardi 14 novembre, l’euro remontaitau-dessus des 1,80 dollar comme le rapporte Fortuneo.fr. En cause, un dollar affaibli par les incertitudes grandissantes sur la politique de relance économique entreprise par Trump qui, après avoir été lancée, connaît à nouveau un coup d’arrêt : « Vers 19H00 GMT (20H00 à Paris), l’euro valait 1,1800 dollar, contre 1,1665 dollar lundi vers 22H00 GMT. La monnaie unique a atteint mardi vers 18H10 GMT 1,1805 dollar, son niveau le plus élevé en près de trois semaines, depuis la dernière réunion monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). » La monnaie unique progressait ainsi face à un panier de devises. Les chiffres européens ont permis aussi à l’euro de regagner du terrain : « La devise européenne tirait parti « d’un PIB (produit intérieur brut) et d’un baromètre ZEW allemand robustes, ainsi que des différents problèmes lestant ses rivales », a expliqué M. Campbell.L’intérêt des cambistes pour l’euro était ainsi alimenté mardi par l’amélioration du moral des investisseurs allemands en novembre, le baromètre ZEW montant à 18,7 points, ainsi que, dans une moindre mesure, d’une confirmation de la croissance du produit intérieur brut (PIB) en zone euro à 0,6% au troisième trimestre et d’une baisse attendue de 0,6% de la production industrielle en septembre. »
Investing.com revenait également sur cette hausse de la monnaie unique ce même mardi 14 : « L’euro progresse contre le dollar ce mardi après que les chiffres aient montré que la croissance économique allemande surpassait les attentes lors du dernier trimestre, alors que la livre recule sur l’inquiétude liée au Brexit.L’EUR/USD gagne 0,77% à 1.1756 à 08:40 AM ET (01:40 PM GMT) après que des chiffres aient montré que l’économie allemande avait crû de 0,8% au cours du troisième trimestre. » On apprend aussi que « l’économie de la zone euro avait progressé de 2,5% au cours du troisième trimestre, surpassant la croissance américaine ».
Boursier.com évoque lui aussi ce rebond de l’euro dans un article en date du même jour, intitulé « Devises : l’euro bondit avec l’accélération du PIB allemand » : « L’annonce d’une croissance plus rapide que prévu en Allemagne au 3e trimestre a donné une nouvelle impulsion haussière à l’euro. Les anticipations de croissance et d’inflation en Europe soutiennent la devise. » Le PIB allemand a ainsi progressé de 0,8 % au 3e trimestre, au lieu de 0,6 % attendu. Ces chiffres, pour Boursier.com, indique le retour d’une croissance solide en Europe. Mardi soir, l’euro retrouvait un plus haut niveau depuis le 26 octobre. Une bonne nouvelle à modérer néanmoins puisque « Un euro fort ne fait pas les affaires des compagnies exportatrices, dont la compétitivité est mise à mal par rapport à leurs concurrents extérieurs à la zone euro. Le rebond de la devise unique européenne coïncide ainsi avec un accès de faiblesse du dollar, qui favorise les multinationales américaines sur les marchés internationaux ». Et d’ajouter : « En revanche, la Commission estime que l’inflation restera en dessous de l’objectif de la BCE (autour de 2%), à 1,5% cette année et à 1,4% l’an prochain. » Néanmoins, la fin des QE par la BCE semble toujours d’actualité : « Philip Lane notamment, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré la semaine dernière que « quand nous disposerons de suffisamment de signaux, nous pourrons devenir actifs et agir » de manière moins accommodante. »
Pour Les Échos, qui relaient une news Reuters le mercredi 15 novembre, « Le fait que la croissance économique dans la zone euro ait dépassé au troisième trimestre celle des États-Unis a alimenté le redressement des anticipations de marché d’inflation à long terme au sein de la zone euro alors que ces dernières plafonnent aux États-Unis ». L’article conclut que l’euro pourrait repasser à 1,20 dollar en raison de « L’écart des anticipations d’inflation entre les Etats-Unis et la zone euro » qui s’est donc encore réduit et de « sa forte corrélation avec l’euro-dollar ».
Le dollar à un plus bas de 3 semaines
Si après une petite remontée le dollar était stable la semaine dernière, mercredi 15 novembre il connaissait un plus bas depuis 3 semaines, selon Investing.com, largement lesté par le regain d’incertitudes concernant la réforme fiscale voulue par Trump : « Le dollar recule à un plus bas de trois semaines mercredi, sous la pression d’un euro plus fort et de la baisse des attentes que les républicains seront en mesure de faire passer une révision fiscale cette année. (…) Le dollar a subi une pression supplémentaire après que les républicains du Sénat aient indiqué mardi que leur plan de révision fiscale serait lié à l’abrogation d’une composante clé d’Obamacare, compliquant les efforts pour faire adopter le projet de loi.» L’indice US dollar, qui permet de mesurer la force du billet vert, a même perdu 0,26 %.
La baisse du franc profite aux auberges de jeunesse
La semaine dernière on vous parlait de la baisse du franc suisse, qui est une bonne chose en soi puisque cela permet de favoriser l’export. LeMatin.chmontre un exemple parfait des bienfaits d’une monnaie « faible » dans un article du 12 novembre. Ainsi, on apprend que « Avec l’affaiblissement du franc face à l’euro, les Européens réservent à nouveau leurs vacances en Suisse ». Ainsi les auberges de jeunesse, qui vont voir leur chiffre d’affaires de 2017 augmenter, comptabilisent plus de nuitées. Un bon point pour le tourisme helvétique.
Le dollar australien ne plie pas
Justement, la Banque centrale australienne a tenté tant bien que mal de maintenir le dollar à des niveaux acceptables qui ne pénalisent pas son économie. Malgré un repli ces derniers temps, l’aussie est reparti à la hausse le vendredi 10 novembre rapporte Le Figaro : « La devise australienne s’est appréciée de près de 0,3% à 1,3037 dollar australien pour un dollar américain cette semaine malgré les efforts de la Banque centrale australienne pour contenir sa monnaie. » La banque centrale ne cache pas son inquiétude de voir la devise australienne s’apprécier : elle a ainsi progressé de 5 % depuis le début d’année. Un élément qui impacte directement les exportations du pays dont l’économie est très dépendante notamment celles des matières premières.