L’euro continue de baisser cette semaine : la devise européenne souffre en effet d’un dollar revigoré par les propos du nouveau gouverneur de la FED qui a fait comprendre que les taux seraient bien relevés cette année, tant et si bien que les analystes envisagent même qu’un 4e relèvement serait possible en 2018. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine.
L’euro pénalisé par Jay Powell
Cette semaine, on prend les mêmes on recommence. En effet, ce n’est pas mieux pour la devise européenne qui est lestée par les déclarations du président de la BCE, Mario Draghi, comme l’explique cette news Reutersdans un article du lundi 26 février : « S‘exprimant devant la commission des affaires économiques du Parlement européen, Mario Draghi a déclaré que la croissance économique de la zone euro était robuste mais que la sous-utilisation des capacités pourrait être plus importante que prévu, ralentissant temporairement le redressement de l‘inflation.» Un signal plutôt négatif envoyé aux marchés, entraînant un ralentissement de l’euro qui évoluait autour de 1,23 dollar ce lundi.
Même constat pour l’Agence Option Finance, via Le Figaro : « La devise s’est légèrement effritée pendant que Mario Draghi, le président de la BCE, parlait devant la commission des affaires économiques du Parlement européen. Le grand argentier européen a indiqué que la sous-utilisation des capacités de production pourrait limiter l’accélération de l’inflation tant attendue en Europe. C’est particulièrement visible sur le marché du travail, où la croissance des salaires reste terne malgré des gains importants en termes d’emploi.»
Ce mercredi, la devise européenne subissait d’ailleurs les affres des propos « faucons » de Jay Powell, le nouveau gouverneur de la FED, la Banque centrale américaine, comme le rapporte Cercle Finance via Boursorama, ce mercredi 28 février.Le fait que Powell ne soit pas pour une politique monétaire accommodante soutient le dollar et rassure les investisseurs : « Les déclarations de Jerome Powell ont surpris les investisseurs. (…) Ils avaient anticipé un discours très accommodant du nouveau président (de la) FED. Mais ce dernier se montre ‘confiant’ dans la croissance américaine. Grâce à la réforme fiscale, il devrait même relever ses propres prévisions de croissance pour cette année ! Dans ce contexte, Jay Powell désire éviter une ‘surchauffe’ de l’économie par la poursuite d’une hausse graduelle des taux directeurs ». L’euro était ainsi neutre hier, à 1,2228 dollar, et le T-note US à 10 ans se tendait à nouveau autour de 2,90 % après avoir baissé la semaine dernière.
« L’euro recule un peu face au dollar, l’inflation en baisse en zone euro » c’est le titre d’un article de ZoneBourse.com,qui relaie une news AFP/AWP, lui aussi en date du mardi 28 février.En cause ? Certainement les chiffres de l’inflation en zone euro : « Le taux d’inflation annuel de la zone euro a légèrement ralenti en février à 1,2%, contre 1,3% en janvier, a annoncé mercredi l’Office européen des statistiques Eurostat dans une première estimation. »Ce taux n’a rien de surprenant puisque c’est celui qui était attendu par les analystes. Néanmoins, « il s’éloigne un peu plus de l’horizon des 2,0% souhaité par la Banque centrale européenne (BCE)».De plus, janvier est le troisième mois de baisse de l’inflation, ce qui a de quoi inquiéter… La BCE risque ainsi de maintenir sa politique économique accommodante : un facteur qui devrait peser sur la monnaie unique.
Attention à la hausse de l’euro qui va peser sur les bénéfices en 2018 !
Mais rappelons qu’un euro fort n’est pas forcément une bonne chose : une monnaie forte a tendance à grever les exportations. Les Échos consacrait d’ailleurs un article à ce sujet ce mercredi 28 février à travers la chute de l’action BioMérieux, une société spécialisée dans le diagnostic microbiologique clinique ou industriel. On apprend ainsi que « le spécialiste de diagnostic a, en plus de publier un bénéfice opérationnel un peu inférieur aux attentes des analystes (mais conforme aux estimations du groupe), donné des projections 2018 qui incluent un impact très négatif de l’évolution des devises ; l’appréciation de l’euro surtout. »
La faiblesse du dollar ne doit rien aux mots de Donald Trump
C’est le titre d’un article du Monde du jeudi 22 février qui revient sur les causes de la baisse du dollar ces derniers mois, alors que « En dépit du plan de relance et de la hausse des taux de la Réserve fédérale, la devise américaine a baissé de près de 15 % face à l’euro depuis début 2017 ». L’article explique que ce sont deux éléments extérieurs qui font baisser le billet vert : « Le premier tient au déficit commercial abyssal des Etats-Unis, qui a culminé à 566 milliards de dollars en 2017 – un record depuis 2008. Le pays importe plus qu’il n’exporte, et cela tire la devise vers le bas. Le second tient à la solidité de la reprise mondiale. Tous les continents, y compris l’Europe, ont renoué avec une croissance saine. Résultat : les investisseurs qui ces dernières années, prisaient la valeur refuge du dollar, ont retrouvé le goût du risque. La hausse des taux américains ne leur fait ni chaud ni froid. Désormais, ils n’ont plus peur d’aller miser sur les actions des pays émergents ou européens. » Les perspectives d’une reprise solide du dollar semblent peu plausibles pour ces prochaines semaines si l’on en croit les propos de l’auteur de cet article.
Le dollar touche un sommet de 5 semaines
Néanmoins, la monnaie américaine s’est bien reprise cette semaine. Mercredi 28 février, elle touchait même un plus haut de 5 semaines rapporte Investing.com : « Le dollar a atteint des sommets de cinq semaines contre un panier de devises mercredi après que le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, ait déclaré que les perspectives économiques des États-Unis demeurent optimistes. » L’article rapporte d’ailleurs les propos du gouverneur : « « Les perspectives économiques restent fortes », a-t-il déclaré. « D’autres augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux favoriseront le mieux l’atteinte de nos deux objectifs. » » Mesurant la force du billet vert face à un panier de 6 devises principales, l’indice dollar progressait de 0,18 %, traduisant un regain de confiance dans la monnaie US. Quant aux relèvements des taux, les prévisions voient un 4e relèvement des taux, plutôt que les trois annoncés.
Même constat pour Reuters, que l’on peut lire via Boursorama.com. Pour eux, le dollar poursuit son rebond. Les taux ont connu un rebond suite aux propos rassurant de Powell, dont le ton était moins accommodant, remontant au-dessus de 2,9 %. Sans compter que la publication de chiffres économiques chinois a elle aussi poussé le dollar vers le haut : « Les PMI chinois ont également été une source de déception (…) Les indices PMI officiels chinois montrent en effet un ralentissement de la croissance dans les services comme dans le secteur manufacturier, et pour ce dernier, la baisse est la plus marquée enregistrée depuis plus d’un an et demi. »
Le site chinois French.china.org.cn traitait lui aussi l’information ce 28 février dans un article intitulé « Le dollar en hausse après la première intervention du nouveau patron de la Fed devant le Congrès ». Il explique ainsi l’intention du gouverneur de la FED : « Il a déclaré que malgré la récente volatilité des marchés financiers, la Fed envisageait toujours des hausses de taux en 2018. M. Powell a par ailleurs promis de « trouver un équilibre » entre le risque d’une économie en surchauffe et le besoin de maintenir la croissance sur la bonne voie. » Il précise aussi qu’à la clôture des marchés, l’indice US (dollar index) était à 90,329 soit une augmentation de 0,52 % par rapport à la veille.
Pourquoi le yuan met-il en danger les marchés mondiaux ?
Une question très intéressante posée par Boursorama dans son émission Ecorama du jeudi 22 février. En effet, depuis début 2018, la monnaie chinoise a connu une envolée plutôt soudaine, provoquant une perte de compétitivité naturelle des entreprises chinoises à l’international, alors que l’exportation est le cœur de l’économie de ce pays. Un manque à gagner que l’économie intérieure ne peut pas compenser. Un élément que l’on pourrait penser plutôt positif pour les autres pays du monde alors que ce n’est pas le cas. Cela grève notamment les économies des pays émergents qui exportent leurs produits ainsi que leurs matières premières… vers la Chine. Le ralentissement des entreprises chinoises entraîne donc une baisse de consommation des matières premières. Le prix de ces dernières « glissent » à la baisse : les pays produisant ces matières premières en pâtissent et auront du mal à accumuler autant d’excédents que par le passé. Et comme les excédents servent à rembourser leurs dettes mais aussi à investir dans nos marchés (dans des actifs financiers, dans nos obligations ou encore dans l’immobilier), l’appréciation de la monnaie chinoise met ainsi en danger l’économie de nombreux pays.
Le dollar australien en correction face au dollar américain
Et c’est le site Forex Québec qui rapporte l’information dans un article du mercredi 28 février : « Le dollar australien a reculé au cours des deux dernières séances face au dollar américain et le risque est à une correction baissière car le prix continue de dériver en-dessous du niveau de résistance de 0,7990. »