Entre le long week-end de Pâques et les élections électorales, le marché est plutôt calme cette semaine. L’euro garde ses gains face au dollar et le franc suisse joue à plein son rôle de valeur refuge en ces temps d’incertitudes face à l’issue des élections présidentielles mais aussi aux retournement de veste de Trump sur plusieurs sujets. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine.
Devises : prise de risque limitée en vue des présidentielles
C’est le titre d’un article de Boursorama qui relaie une news CercleFinance.com. Les présidentielles françaises se rapprochent et les marchés restent prudents. Ainsi, « La monnaie unique européenne affichait de légères hausses mardi midi sur le marché des changes alors que le premier tour des élections présidentielles françaises, dimanche, limite les prises de risques. A cette heure, l’euro progresse de 0,37% à 1,0658 dollar et de 0,25% face au sterling, à 0,8506. Tout en grappillant environ 0,10% face au yen et au franc suisse ». Plusieurs facteurs inquiètent, notamment l’issue du scrutin de dimanche : « L’incertitude est forte : ‘les derniers sondages confirment que les quatre principaux candidats se tiennent dans un mouchoir de poche, à cinq points de pourcentage près’, commentent ce matin les cambistes de Société Générale. L’un des derniers, réalisé par l’institut Opinionway, donnerait Marine Le Pen et Emmanuel Macron à 22% chacun, François Fillon à 21% et Jean-Luc Mélenchon à 18%. Et aucune tendance claire ne se dégage : si la ‘remontée’ de M. Mélenchon semble stoppée, M. Fillon se reprend à peine quand M. Macron perd un peu de champ, quoique dans des proportions peu significatives. Ce qui pourrait néanmoins suggérer que les candidats les plus menaçants pour l’euro, soit Mme Le Pen et M. Mélenchon, seraient en recul, un bon point relatif pour la valeur de l’euro. » Outre les présidentielles, les mesures promises par Trump pour réduire les impôts « risquent de prendre un peu plus de retard après l’échec essuyé par Trump devant le Congrès quant à l’Obamacare », jouant clairement en défaveur du billet vert. Quant aux chiffres sur l’emploi US, ils ont été très décevants pour le mois de mars.
Dans un autre article AFP sur Boursorama.com, on apprend que l’euro monte face au dollar et que la livre sterling bondit. « L’euro montait mardi face au dollar, la monnaie unique européenne progressant dans le sillage de la livre sterling qui s’envolait après l’appel à des élections anticipées au Royaume-Uni par la Première ministre britannique Theresa May. Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), l’euro valait 1,0718 dollar, contre 1,0643 dollar lundi vers 21H00 GMT. » Une hausse de la monnaie unique relative, bien loin des plus hauts atteints fin mars. Concernant la livre, elle a été plutôt influencée par un événement local plus qu’un facteur extérieur. Ainsi ,« Prenant tout le monde par surprise, Theresa May a appelé mardi à la tenue d’élections législatives anticipées le 8 juin afin de renforcer sa majorité en vue des négociations du Brexit, ce qui a soutenu la monnaie britannique. »
L’euro conserve ses gains
Mardi 11 avril, l’euro valait 1,0586 dollar. Il était en légère baisse. À la fin de la semaine dernière, il progressait face au dollar et c’est Le Figaro qui en parle dans un article du 14 avril : « L’euro progressait très légèrement ce soir face au dollar sur un marché très calme et peu actif en raison du long weekend de Pâques. Vers 23 heures (heure de Paris), l’euro valait 1,0612 dollar contre 1,0613 dollar jeudi soir. »
Ce début de semaine, mercredi 19 avril, « L’euro conserve ses gains de la veille » comme l’indique ZoneBourse.com dans son article. Ainsi, le midi, l’euro « tenait la barre des 1,07 dollar reprise hier »à 1,0727 dollar. Si l’euro est monté, c’est en partie dû aux statistiques américaines décevantes : « Le marché des changes reste fermement collé au marché obligataire, où la déroute des investisseurs baissiers continue et tire le dollar dans son sillage’, affirment les cambistes de Société Générale (SG) ce matin. SG cite les chiffres publiés la veille, notamment les mises en chantier de mars, qui ont manqué les attentes, et le chiffre sans relief de la production industrielle pour ce même mois. Des chiffres qui alimentent le sentiment, de plus en plus répandu, que le pic d’inflation n’est pas pour tout de suite, ni si élevé que prévu. Une perspective qui incite les investisseurs à se défaire de leurs obligations américaines, et du dollar dans lesquelles elles sont libellées. » L’article relève également que les inquiétudes face aux élections présidentielles se sont un peu apaisées vis-à-vis des candidats anti-euro.
L’euro peut-il passer sous le dollar ?
C’est la question que se pose BFM Business dans un article du mardi 18 avril en raison des récentes baisses de la monnaie unique : « Depuis la fin mars, l’euro cède petit à petit du terrain face au billet vert. La monnaie unique s’échangeait encore à 1,086 dollar le 27 mars dernier, contre désormais 1,062 dollar après avoir même atteint 1,057 dollar la semaine dernière. » Plusieurs facteurs sont responsables, d’après un analyste interviewé : une appréciation du dollar suite à des chiffres plutôt positifs concernant l’économie US (baisse du chômage…) mais aussi une politique de la BCE qui reste inchangée. « À cela s’ajoute « le risque politique » lié à l’élection française, complète-t-il, « qui a augmenté cette semaine, même si l’effet reste petit ». Avec la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, le scrutin s’oriente de plus en plus vers un match à 4 avec Emmanuel Macron et François Fillon, candidats perçus comme étant pro-business, et Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon dont les mesures incompatibles avec les règles européennes inquiètent davantage les marchés (sortie de l’euro pour l’un, explosion de la dette pour l’autre). » Mais c’est aussi et surtout l’écart entre les taux de la FED et ceux de la BCE qui pose problème à l’euro, amenant l’euro dans le futur à la parité : « Alors qu’en zone euro, les taux stationnent à 0% depuis 2016, et ne devraient pas être relevés de sitôt, ceux de la Fed en revanche devraient remonter petit à petit. Les analystes attendent d’ailleurs encore deux remontées de taux cette année, ce qui mécaniquement devrait encore renforcer le dollar face à l’euro. En effet, des taux d’intérêt plus élevés augmentent la valeur d’une devise par rapport à une autre car cela pousse les investisseurs à choisir la monnaie offrant le meilleur rendement (dans le cas présent, le dollar). » Et l’article de conclure : « S’il est difficile de dire que l’euro retombera à 1 dollar dans les mois à venir, la monnaie unique devrait tout de même rester sous pression jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle, évoluant au gré des sondages favorables ou non aux duos Mélenchon-Le Pen et Macron-Fillon. » Réponse dimanche donc.
Le dollar au-dessus d’un plus bas de 5 mois contre le yen
Et c’est Investing.com qui en parle. On apprenait ainsi que « L’USD/JPY est stable à 108,92 après avoir reculé à un plus bas de 5 mois de 108,12 lundi, dans un contexte marqué par les tensions liées à la Corée du Nord et l’élection présidentielle française ». Le secrétaire américain au Trésor et le président Trump ont tous deux faits des déclarations au sujet du billet vert qu’ils trouvent trop fort, « conduisant ainsi l’indice dollar, qui mesure la force du billet vert contre un panier de six principales devises, à son plus bas depuis mars ».
Yuan : les USA retirent leurs accusations de manipulation
Alors que Trump et son gouvernement accusaient Pékin de manipuler sa monnaie, vendredi 14 avril, ils ont concluent que cela n’était pas le cas, comme le rapporte L’Express : « Les États-Unis ont conclu vendredi que la Chine ne manipulait pas sa monnaie pour doper ses exportations, officialisant le récent revirement de Donald Trump sur la question, tout en mettant en garde l’Allemagne contre ses excédents commerciaux. » Le rapport semestriel américain explique ainsi que « Aucun grand partenaire commercial des États-Unis ne remplit les critères (…) définissant une manipulation des taux de change ».
Le franc conforté dans son rôle de valeur-refuge
Le franc suisse est une valeur refuge en cas d’incertitudes et de doutes sur les marchés. Le site Bilan.ch titrait le 16 avril « Le franc conforté dans son rôle de valeur-refuge » : « La crise syrienne et les tensions avec la Corée du Nord et l’indécision caractérisant la campagne présidentielle française à moins de deux semaines du premier tour profitent aux valeurs-refuges. L’or, le franc ainsi que le yen sont ainsi orientés à la hausse. »Mais la BNS met tout en œuvre pour limiter son appréciation qui grèverait l’économie suisse : « « La BNS a clairement dit qu’elle n’est pas prête à tolérer une appréciation de sa devise, qu’elle pense liée à des facteurs extérieurs. Elle devrait donc rester vigilante jusqu’à l’élection présidentielle en France », estiment les experts de NN Investment Partners. »Mais sur les trois à 12 prochains mois, le franc suisse devrait s’apprécier avec la reprise de l’économie suisse, le caractère limité de sa surévaluation et un excédent courant solide alors que la BNS n’apprécie guère les fortes augmentations de ses réserves de change. » »
Et si vous échangiez vos euros contre des francs suisses ? C’est une banque suisse qui conseille d’échanger ses euros contre des francs apprend-on sur BFM Business le vendredi 14 avril : « (…) le chef économiste de Swissquote, spécialisé dans le trading de devises, estime qu’échanger temporairement ces euros, contre des francs « fait sens », même s’il juge aussi qu’une victoire de Marine Le Pen reste fort peu probable. »En effet, l’euro perd du terrain à la fois face au dollar et au franc suisse : « «Cela fait sens d’échanger ses euros contre des francs maintenant, de manière préventive. Nous nous attendons à court terme à une appréciation du franc contre la monnaie unique, due à l’incertitude qui plane sur les marchés», abonde Peter Rosenstreich, le chef économiste de Swissquote, une banque suisse spécialisée dans le trading online. »