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Revue du Web des devises 23/03/2017 : L’euro profite des incertitudes sur la politique économique américaine

Après le relèvement des taux de la FED la semaine dernière, on pouvait s’attendre à une hausse du dollar. Que nenni : ce relèvement avait déjà été largement intégré par les investisseurs et surtout, le discours de la FED reste néanmoins très prudent… Tout cela joue en défaveur du billet vert, alors même que la monnaie unique bénéficie d’une baisse des incertitudes politiques en Europe suite aux résultats des élections aux Pays-Bas mais aussi au débat lundi soir pour les présidentielles en France qui a su rassurer les investisseurs. Voici notre revue de presse des devises de la semaine. 

L’euro remonte face au dollar 

La semaine dernière, l’euro progressait légèrement face au dollar, s’échangeant 1,0608 dollar. Ce mardi 21 mars, Le Revenu rapporte que « Vers 14H00 GMT (15H00 à Paris), l’euro valait 1,0819 dollar – son niveau le plus fort en près de sept semaines – contre 1,0741 dollar lundi vers 21H00 GMT ». En effet, les tensions politiques se sont apaisées en Europe : les élections aux Pays-Bas se sont finalement soldées par la défaite du candidat de l’extrême droite. Autre facteur : les résultats d’un sondage qui montre que la candidate FN  perd du terrain : « « Les marchés européens restent focalisés sur les élections françaises », alors que le premier tour de la présidentielle se tiendra le 23 avril, a relevé Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. »Les inquiétudes sur la France se sont apaisées après le débat des candidats présidentiels (organisé lundi soir) qui a vu le candidat pro-européen Emmanuel Macron repousser de manière convaincante les attaques de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen », a expliqué Mme Ozkardeskaya. » Les similitudes du programme de Marine Le Pen avec Trump joueraient également en sa défaveur.

L’euro a ainsi également profité du débat présidentiel de lundi soir comme titrait Les Échos le mardi 21 mars : « L'euro a brièvement touché mardi un pic de six semaines face au dollar, à plus de 1,08, au lendemain du premier débat entre les cinq principaux candidats à la présidence française, qui semble avoir rassuré les investisseurs. » La monnaie unique a ainsi progressé de 0,5 % à nouveau face au roi dollar. Ce dernier perdait d’ailleurs 0,5 % face au panier de devises de référence : « La devise américaine, au plus bas depuis début février, est orientée à la baisse après les déclarations de Charles Evans, le président de la Réserve fédérale de Chicago, jugeant probables deux hausses de taux supplémentaires cette année. »

« L'euro se stabilise face au dollar, inquiétudes sur Trump », c’est le titre d’un article de
ZoneBourse.comce mercredi 22 mars. Les incertitudes grandissent outre-Atlantique concernant les projets du 45e président des États-Unis pour relancer l’économie américaine qui restent pour le moins flous : « Selon certains analystes, le dollar pourrait continuer à court terme à être pénalisé par le manque de détails de Washington sur ses projets pour la croissance de l'économie à travers un audacieux plan de relance, ou par un regain des inquiétudes sur la tendance au protectionnisme du gouvernement Trump. »

Ainsi
Boursorama indique dans un article que l’euro, mercredi, à mi-séance,« se repliait légèrement tout en restant à proximité immédiate des 1,08 dollar. À cette heure, l'euro plie de 0,26% face à la devise américaine à 1,0791 dollar, tout en suivant des tendances similaires contre ses autres grandes contreparties ». Un recul tout à fait léger. On apprend entre autres que le dollar est plombé notamment parce que « «(…)le nouveau président américain semble rencontrer énormément d'obstacles sur la réforme de l'Obamacare après les échecs essuyés pour sa réforme de l'immigration», ajoute Saxo Banque. «Les marchés se montrent donc plus nerveux, s'interrogeant sur la capacité du président américain à tenir ses promesses», ajoutent-ils ».

Un dollar en berne
Ce mardi, le dollar, lui, a bien du mal à remonter la pente. Comme la semaine dernière avant la FED, il régresse, d’après ce même article
Le Revenu cité plus haut : « Le billet vert avait en effet chuté de presque 1% face à un panier de six devises matérialisé par l'indice dollar, après une décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de relever ses taux, certes favorable au dollar mais qui était complètement anticipée par les marchés et qui a été accompagnée d'un discours prudent sur le rythme du resserrement monétaire pour le reste de l'année. » Sensible aux moindres déclarations de la FED, il subit là les conséquences des révélations, entre autres, du président de la FED de Chicago : « Le président de la Fed de Chicago Charles Evans s'est fait l'écho (lundi) de la décision de la Fed en répétant que la Banque centrale ne va pas accélérer le rythme du resserrement de sa politique monétaire tout en gardant la porte ouverte à trois hausses de taux cette année en fonction des circonstances ». Des propos jugés prudents qui sont loin de rassurer les investisseurs.

Yuan : les conséquences d’une dépréciation sur les entreprises chinoises
C’est
Finyear qui aborde cette question ce lundi 20 mars. La Chine a été retoquée plusieurs fois par Trump accusant Pékin de manipuler sa monnaie. La Chine a ainsi assuré depuis que sa monnaie, le yuan, devrait rester stable et stopper son plongeon face au dollar. L’empire du Milieu a ainsi décidé de jouer la prudence et la neutralité : « La PBoC (Banque Populaire de Chine, ndlr) resserrera certainement petit à petit sa politique monétaire en 2017, en déplaçant la fourchette des taux d’intérêt de 20 à 30 points de base vers le haut, principalement pour contrôler les risques financiers et les bulles spéculatives. » Conséquences pour les entreprises chinoises ? « Ceci entraînerait des coûts d’emprunt accrus pour les entreprises chinoises et éventuellement un coup de fouet au désendettement des entreprises, attendu depuis longtemps, et par conséquent, des risques de crédit accrus pour les entreprises chinoises, particulièrement celles dont la position financière est instable. » Cette année, « marquée par des coûts de financement accrus (suite au déplacement vers le haut de la fourchette des taux d’intérêt) et par une concurrence plus vive sur le marché (à cause de l’ouverture aux sociétés étrangères de nouveaux secteurs) », ne devrait pas être de tout repos pour la majorité des entreprises chinoises… 

La BNS maintient le cap
La semaine passée, nous vous parlions du franc suisse et de son niveau qui avait atteint un plus bas depuis 3 mois. Cette semaine,
Boursorama relaie une news Reuters sur la BNS, la Banque nationale suisse, qui a décidé de maintenir sa politique économique : « La Banque nationale suisse (BNS) a maintenu jeudi, comme attendu, sa politique monétaire destinée à prévenir une trop forte appréciation du franc suisse dans un contexte d'incertitude politique persistante en Europe. Dans son examen trimestriel de la situation économique et monétaire, la BNS souligne que les perspectives de l'économie mondiale restent entachées de "risques considérables". (…) La BNS a accentué ses efforts pour prévenir l'appréciation du franc suisse qui a bénéficié de son statut de valeur refuge dans un environnement de regain des inquiétudes sur un possible éclatement de la zone euro avec la montée du populisme et des partis eurosceptiques, voire hostiles à la monnaie unique européenne, dans plusieurs pays de la zone euro.»

Australie : 25 ans sans récession
C’est le titre d’un article du Monde. Le pays, qui a longtemps eu au cœur de son économie le secteur minier, se maintient à flot malgré un déclin de l’investissement minier. « À son sommet, il y a cinq ans, l’investissement minier représentait 9 % du produit intérieur brut, note The Economist. Depuis, il y a eu un déclin. Néanmoins, le pays dans son ensemble a poursuivi sa croissance, marquant vingt-cinq années sans récession. Quelle est la recette du miracle australien ? La banque centrale est maintenant libre de fixer ses taux sans interférence politique et de les baisser drastiquement si besoin. » Ce qui fait également la force de ce pays, c’est sa monnaie : « La monnaie s’est dépréciée. Cela a permis aux Etats plus peuplés de Nouvelles-Galles du Sud et Victoria de progresser : l’investissement non minier a connu une forte hausse. Les exportations sont plus faciles avec la chute du dollar australien. »


Mais pas sûre que cela dure. Comme le relève
DailyFX le vendredi 17 mars, les prévisions, pour le dollar australien, sont haussières dans sa note « Les prévisions sur le Dollar australien deviennent haussières une fois de plus ».

Le dollar canadien stable
Après avoir chuté au début du mois de mars (aux alentours du 8 mars), le dollar canadien fluctue peu d’après Investing.com ce lundi 20 mars : « Le dollar canadien change peu contre sa contrepartie américaine lors d’une séance calme ce lundi après la réunion du G20 ce week-end et le renouvellement de la position protectionniste de l’administration Trump. L’USD/CAD est à 1,3353 à 09.31 ET, presque inchangé pour la journée. »« Le billet vert reste sur la défensive après que les leaders de la finance des plus grandes puissances économiques n’aient pas réussi à atteindre un accord sur le libre-échange, après une opposition farouche de l’administration Trump », apprend-on dans cet article. Les bons chiffres parus au Canada lundi sont aussi sans doute pour beaucoup dans cette stabilité du dollar canadien : « Au Canada, des chiffres ont montré lundi que les ventes des grossistes ont progressé de 3.3% en janvier, leur plus importante progression en plus de 7 ans, boostés par les ventes de véhicules automobiles.Les économistes prévoyaient une hausse de seulement 0,4%. »

La couronne norvégienne fléchit
Jeudi 16 mars, Le Figaro consacrait un article à la couronne norvégienne, dans son article « La Banque de Norvège prudente sur l’inflation, la couronne fléchit » : « La Banque de Norvège a maintenu son taux directeur inchangé à 0,5%, évoquant des « signes faisant état d’une inflation plus lente que ce qui avait été initialement prévu ». Toutefois, les anticipations d’inflation à plus long terme sont solides, a signalé l’institution, qui s’est également montrée plus optimiste qu’en décembre concernant la croissance de l’économie norvégienne en 2017. Le maintien d’une politique monétaire très accommodante pourrait donc suffire pour relancer l’inflation. »La Banque envisage davantage une baisse des taux qu’un resserrement monétaire…