Encore une grosse semaine d’un point de vue des devises. Après les chiffres américains de l’emploi et la réunion de la BCE la semaine dernière, cette semaine tous les yeux sont rivés sur les États-Unis qui attendent la réunion de la FED. Même si la FED devrait augmenter les taux d’intérêt sans grande surprise pour les investisseurs, cet événement risque d’avoir un écho sur les devises principales. Voici notre revue de presse des devises de la semaine.
L’euro a progressé
Si le lundi 6 mars l’euro valait 1,056 dollars, cette semaine il connaît une nette progression. Ainsi « entre la BCE et l’emploi américain », on apprend, vendredi 10 mars, dans un article de Boursorama que « l’euro se tient ».Mieux, «vendredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne progressait d’environ 0,30% face à ses principales contreparties, à commencer par le billet vert, en s’échangeant 1,0608 dollar. L’euro prenait aussi 0,58% contre le yen à 122,43 ». La veille s’était tenue une réunion de la BCE à l’issue de laquelle les taux ont été maintenus inchangés puisqu’ « il n’y a toujours pas de signe de redressement de l’inflation sous-jacente (hors énergie et aliments) ».
Boursier.com précise même que l’euro a atteint un plus faut depuis 3 semaines après cette réunion de la BCE : « L’euro a confirmé vendredi son vif rebond entamé la veille après la réunion de la BCE, qui a pourtant laissé sa politique monétaire inchangée. » Si lestaux restent les mêmes et qu’une politque accommodante se poursuit, c’est que l’euro n’est pas suffisamment solide pour éprouver un relèvement. Un signal plutôt mauvais pour la monnaie unique. Pourtant, elle a monté. La raison ? « Le discours de Mario Draghi, qui s’est montré plutôt optimiste sur l’avenir économique de la zone euro, a fait penser aux investisseurs que la BCE n’était désormais plus dans une logique d’accroître son soutien au marché, bien au contraire. Même si une réduction de la voilure n’a pas été discutée officiellement jeudi, la tendance à moyen terme s’oriente vers une politique monétaire moins accommodante, estiment les marchés. »
Mercredi, après l’annonce de la FED d’un relèvement de ses taux de 0,25 %, alors qu’on pouvait s’attendre à voir le dollar grimper, c’est la monnaie unique qui tire son épingle du jeu, comme le rapporte L’Écho. Ainsi « vers 21h30, heure de Bruxelles, l’euro valait 1,0726 dollar contre environ 1,0630 dollar avant le communiqué de la Fed. Mardi soir, la monnaie unique s’échangeait à 1,0603 dollar ». Un renforcement de l’euro face à un billet vert. En effet, les marchés avaient déjà largement anticipé ce relèvement des taux d’intérêt par la FED, cette probabilité étant passée à 100 % à la fin de la semaine dernière. Il n’est donc pas étonnant de ne pas voir le dollar s’apprécier.
Le dollar baisse avant la FED
Mais le voir baisser peut laisser songeur alors même qu’un relèvement des taux est généralement positif et soutien le billet vert. Les Échos reviennent ainsi sur la baisse du dollar le mercredi 15 mars après la FED dans une news Reuters : « La baisse du dollar s’est amplifiée et les rendements des bons du Trésor américain ont reflué mercredi tandis que Wall Street accroissait ses gains après la publication du communiqué de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui montre qu’elle ne prévoit pas d’accélération de la hausse des taux cette année. (…) Le dollar s’est orienté à la baisse après la publication du communiqué et il cédait 0,65% à 18h10 GMT face à un panier de devises de référence. L’euro s’échangeait alors à 1,0680 dollar, contre 1,0630 juste avant. »
Les Échos se demandait d’ailleurs si le billet allait montait avant la réunion dans un article du mercredi 15 mars publié très tôt le matin. La réponse était donc exacte : « En général, un relèvement des taux entraîne une progression du billet vert, car les investisseurs viennent rechercher une meilleure rémunération. Mais le mouvement a déjà eu lieu… » L’article va plus loin en s’interrogeant sur la marge de progression de la devise américaine : « Le dollar a-t-il encore de la marge ? C’est ce que pensent les analystes interrogés par Reuters. Ils voient en moyenne l’euro descendre à 1,03 dollar d’ici à trois mois, niveau qu’il pourrait atteindre aussi en fin d’année. « L’attrait de rendement réel offert par les taux américains, plus élevés que n’importe quelle autre devise, se montrera irrésistible pour beaucoup d’investisseurs », estime Kit Juckes à la Société Générale. » Mais à court terme, certains analystes annonçaient bien le statu quo du côté du billet vert après la FED, à juste titre : « Michelle Meyer chez Bank of America Merrill Lynch se montre moins affirmative à court terme. «L’impact sur le dollar va dépendre du ton de la FED», alors que «la simple décision de la Fed d’augmenter ses taux en mars sera perçue comme un non-événement par les marchés». »
Pourquoi l’économie mondiale reste accroc aux dollars
Et c’est une question que Le Monde se pose ce mercredi 15 mars. Le dollar est considéré comme la monnaie de réserve… du moins pour le moment. Depuis les accords de Bretton Woods en 1944, le dollar aurait-il perdu de sa superbe ? « Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la part des Etats-Unis dans le PIB mondial est passée de 30 % à environ 18 %. Les autres économies avancées ont également enregistré des baisses continues de leurs parts respectives. Celle de la Chine a, elle, presque quadruplé, atteignant environ 16 % (juste derrière les Etats-Unis), et celle des marchés émergents est passée d’environ 40 % à 60 %. » Ce qui est certain c’est que l’euro,considéré comment étant « loin derrière », « au point mort », ne lui fera pas del’ombre.
Le dollar canadien, lui, est en hausseen vue de la FED
Ainsi apprenait-on sur Investing.com ce mardi 14 mars que le dollar canadien baissait avec la réunion de la FED : « Le dollar canadien recule à un plus bas journalier contre sa contrepartie américaine ce mardi sur la baisse des prix du pétrole, l’une des exportations principale du Canada, dans un contexte marqué par l’inquiétude liée au surplus de production. L’USD/CAD touche 1,3495, et était à 1,3490 à 09.31 ET en repli de 0,34% pour la journée. »L’article nous apprend aussi que « un rapport a montré mardi que les prix des logements progressent davantage en février tandis que les prix à Toronto continue de croitre, soulignant le risque que la ville puisse subir une bulle immobilière »…
La veille, « l’USD/CAD touche 1,3439, et était à 1,3457 à 09.31 ET en repli de 0,1% pour la journée » pouvait-on lire sur Investing.com également.
Franc suisse : un plus bas depuis 3 mois
C’est ZoneBourse.com qui rapporte l’information le lundi 13 mars: « Le franc a atteint lundi son plus bas niveau depuis trois mois par rapport à l’euro. La monnaie unique européenne s’est échangée contre un maximum de 1,0825 franc, soit le cours de change le plus élevé depuis début décembre. » Comme on vous en parlait la semaine dernière, cette baisse est avant tout due aux nombreuses intervention de la BNS sur les marchés…
Yuan : vers plus de stabilité en 2017
Le journal marocain Le Matin l’affirme dans un article en date du dimanche 12 mars : « Le yuan devrait rester «relativement stable» en 2017 après son long plongeon face au dollar. C’est en tout cas ce qu’a assuré, vendredi dernier, la Banque centrale chinoise (PBOC), évacuant les accusations de sous-évaluation de l’administration Trump, et imputant d’éventuelles fluctuations… au relèvement des taux américains, rapporte l’AFP. » En effet, le yuan a connu une période de volatilité en 2016, fait que le gouvernement explique « par des investissements chinois effrénés à l’étranger ». Depuis août 2016, le renminbi s’est en effet déprécié de plus de 11 % face au billet vert.
Le gouvernement affirme même qu’en 2017 il n’y aura pas de dévaluation du yuan : « La Chine ne dévaluera pas le yuan pour stimuler ses exportations, a déclaré mercredi le Premier ministre Li Keqiang à l’issue de la clôture de la session législative annuelle », rapporte Xinhuanet. Ainsi le Premier ministre chinois affiche clairement le souhait de ne pas rentrer dans une guerre commerciale qui pourrait déstabiliser le commerce international et le marché des devises : « Nous sommes convaincus que la Chine sera capable de continuer à contribuer à la stabilité du système monétaire international ».La Chine dispose encore de la plus grande réserve de devises dans le monde, suffisante pour payer les importations et rembourser les dettes extérieures à court terme, a noté M. Li. »La réserve de devises étrangères de la Chine est bien supérieure à la norme internationale », a-t-il souligné.La présence du RMB dans le système monétaire international est solide et le taux de change du RMB restera généralement stable, a ajouté le Premier ministre. »