Cette semaine, les tendances évoluent un peu. Le dollar, grevé par de nombreux facteurs, avait perdu de sa superbe ces dernières semaines, laissant l’opportunité à l’euro de progresser. Mais il semblerait que le billet vert n’ait pas dit son dernier mot. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine.
L’euro au seuil des 1,12 dollar
En ce début de semaine, l’euro connaissait sa 3e séance consécutive de repli, comme nous l’apprend un article de Boursier.com ce lundi 29 mai : « Lors d’une séance très calme (Londres et New York étant fermés), l’euro s’est légèrement affaibli lundi, signant sa troisième séance de baisse consécutive. La devise européenne cédait lundi soir 0,17% à 1,1164$, après avoir atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis 8 mois, autour de 1,1250$. » Ce fléchissement de la monnaie unique européenne fait suite à un discours de Mario Draghi « ce lundi à Bruxelles devant le Parlement européen ». Même si les risques baissiers diminuent, l’inflation est faible et la reprise très fragile… Autant de signaux en défaveur de l’euro.
Mardi 30 mai, l’euro se repliait un peu face au billet vert, d’après l’article du Figaro : « Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris), l’euro valait 1,1150 dollar, contre 1,1164 dollar lundi vers 21H00 GMT. » L’article évoque lui aussi une succession de mauvaises nouvelles qui ont stoppé la progression de la monnaie unique. Les propos de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), ont pour le moins refroidi les investisseurs, puisque le doute subsiste sur un éventuel assouplissement économique.
Pour L’Express, l’euro était plutôt « sans relief » après le discours de Draghi dans son article du mardi 30 mai : « La parité euro/dollar s’affiche en retrait par rapport au sommet annuel atteint la semaine dernière, à 1,1269 dollar l’euro, mais elle gagne toujours 6% depuis le début de l’année. » Néanmoins, l’euro ne devrait pas plonger pour autant : « L’actualité statistique de la matinée a notamment été marquée par la révision en hausse de la croissance du PIB français pour le 1er trimestre 2017, à 0,4% contre 0,3% précédemment, à comparer avec 0,5% au 4e trimestre 2016. » Une plutôt bonne nouvelle.
Mardi 16 mai, l’euro frôlait les 1,11 dollars. Mercredi 31 mai, comme le rapporte Zonebourse.com, « La monnaie unique européenne se maintenait presque parfaitement stable contre ses grandes contreparties mercredi midi, alors que le mois de juin sera marqué par nombre d’échéances politiques et monétaires. Àcette heure, l’euro grappillait 0,06% contre la devise américaine à 1,1189 dollar ». La raison de cette hausse est à chercher du côté des chiffres sur la zone euro : « On a appris que le taux d’inflation annuel de la zone euro est ressorti en baisse sensible à 1,4% en mai, contre 1,9% en avril. Le consensus tablait sur 1,5%. Mais le taux de chômage d’avril, lui, a diminué sur un mois de 0,1 point de pourcentage à 9,3%, niveau le plus faible depuis mars 2009. Le consensus tablait sur un chiffre stable. » Mais aussi du côté du dollar : en effet, le billet vert lui « a souffert (…) d’indicateurs économiques décevants, notamment la confiance des ménages et l’inflation ». Plusieurs facteurs sont à surveiller, à la fois économiques, avec la réunion du comité des gouverneurs de la BCE le 8 juin puis celle de la FED les 14 et 15 juin, mais aussi politiques, avec les législatives au Royaume-Uni ainsi qu’en France.
Le dollar rebondit
Ces derniers temps, le billet vert n’était pas au mieux de sa forme, eu égard aux scandales qui ont éclaboussé le 45e président des Etats-Unis, Donald Trump : « Pénalisé par les controverses autour de Donald Trump et des indicateurs économiques robustes en Europe, le dollar a atteint mardi son niveau le plus bas depuis septembre dernier à 1,1260 dollar pour un euro. » Mais vendredi 26 mai, Le Figaro nous apprend que « le dollar se reprend » : « Le billet vert est reparti à la hausse mercredi après la publication des » minutes » de la Fed, qui ont renforcé la spéculation concernant un relèvement des taux dès le mois prochain. Ce scénario a été conforté vendredi par la nette révision à la hausse de la croissance américaine au premier trimestre (+1,2% contre une première estimation de +0,7%). »
Mercredi 31 mai, le dollar rebondissait face à d’autres devises comme nous l’apprend Investing.com. Pourtant, tous les indicateurs ne sont pas au beau fixe : « Le dollar progresse contre les autres devises ce mercredi, après avoir subi des pertes suite à des chiffres mitigés mardi. L’EUR/USD abandonne 0,09% à 1,1176. Le dollar s’est affaibli après que des chiffres aient montré mardi que la confiance des consommateurs était tombée à 117,9 en avril, par rapport à des prévisions d’une hausse à 119,8. En revanche, le Département du Commerce indique que les dépenses de consommation progressent de 0,4%, en accord avec les prévisions. Le dollar reste également sous pression dans un contexte marqué par une potentielle enquête sur les liens du président Donald Trump avec la Russie. » L’indice US dollar, qui permet d’évaluer la force de la monnaie américaine face à un panier de 6 devises importantes, quant à lui, a pris 0,12% à 97,34
Le franc suisse un plus haut de deux mois
Pas étonnant de voir la monnaie helvétique s’apprécier. Pourquoi ? Au même titre que l’or, le franc suisse est une valeur refuge vers laquelle les investisseurs se tournent volontiers en cas de tumulte sur les marchés et de doutes économiques ou politiques. Le Figaro, qui relaie une news Agence Option Finance (AOF), explique ainsi que « La configuration boursière de ce mardi – les principaux indices européens baissent, le marché pétrolier reste en repli, les banques sont mal orientées et le risque politique refait une apparition – profite au franc suisse, considéré traditionnellement comme une valeur refuge ». La monnaie helvétique a ainsi progressé de « de 0,21% à 0,9186 euro, au plus haut depuis 15 jours ».
La Chine souhaite renforcer son contrôle sur le yuan
C’est l’AGEFI qui en parle dans un article du 26 mai : « Les autorités chinoises envisagent de modifier le calcul du fixing quotidien du taux de change du yuan face au dollar coté sur le marché onshore (CNY), selon Bloomberg qui cite des sources officielles. La Banque Populaire de Chine (PBoC) pourrait ainsi introduire dans son calcul un paramètre «contra-cyclique» qui s’ajouterait à ceux déjà utilisés par les différents contributeurs qui fournissent leurs cours chaque jour à l’autorité. La mesure permettrait de réduire la volatilité du cours de la devise. » Une réaction qui intervient suite à la dégradation par l’agence de notation Moody’s de la note du pays : « L’agence de notation a ajouté que des dégradations de note de la Chine sont encore possible si des signes montrent que la dette augmente à un rythme supérieur à ses attentes. «La Chine ne répond plus aux conditions d’une note A1», a ainsi déclaré à Reuters Li Xiujun, vice-président de la stratégie de crédit et des normes chez Moody’s. »
« Et si les États-Unis se satisfaisaient d’un yuan faible ? » c’est la question que se pose le journal Les Échos dans un article dumardi 30 mai. Vous vous souvenez sans doute que Trump avait accusé Pékin de manipuler sa monnaie, le yuan. Le président a fait volte-face « en se ralliant à l’avis du FMI selon lequel le yuan n’est plus sous-évalué ». Un étonnant retournement de veste « probablement lié à des enjeux commerciaux et géopolitiques, notamment en ce qui concerne la Corée du Nord » Mais pas uniquement : « Une appréciation du yuan par rapport au dollar pourrait en effet être source d’inflation aux États-Unis, mais aussi aboutir à une remise en cause de l’hégémonie du billet vert. » Ceci expliquant donc cela…
Le dollar canadien recule
Le loonie a bien du mal à remonter la pente. Au début du mois de mai, il touchait un plus bas depuis 1 an passant sous le cap des 73 cents US. Lundi 29 mai, Investing.com indiquait que « Le dollar canadien touché un plus bas contre sa contrepartie américaine ce lundi, tandis que les volumes d’échange restent faibles avec la clôture des marchés américains pour le Memorial Day.L’USD/CAD progresse à 1,3451 à 09.27 ET et oscille entre 1,3433 et 1,3465 ». Si le dollar canadien a du mal à reprendre le dessus, c’est parce que le pétrole recule encore, ce dernier étant une des exportations principales du Canada.