Alors que la devise chinoise se rapproche du seuil de 7 yuans pour un dollar, Pékin a dû intervenir pour soutenir sa monnaie comme le rapporte jeudi 5 janvier un article des Échos.
Le but de Pékin
Éviter une nouvelle dévaluation du yuan. Si les réserves de change continuent de fondre aussi rapidement et que les sorties de capitaux se poursuivent, certains prévisionnistes estiment que Pékin n’aura pas d’autre choix que de procéder à une nouvelle dévaluation ponctuelle, au risque d’enclencher un mouvement de dépréciation de leurs devises par d’autres pays émergents, déjà menacés de mesures protectionnistes par Donald Trump.
En effet, « les chiffres sur les réserves de change du pays à fin décembre qui seront publiés cette semaine montreront une nouvelle baisse à un niveau à peine supérieur à 3000 milliards de dollars, au plus bas depuis février 2011, selon des économistes interrogés par Reuters ».C’est près de 1 000 milliards de dollars en moins pour les réserves de change, entre 2014 et 2016. Rien d’alarmant en soi puisque les spécialistes estiment qu’une réserve de 2 000 milliards de dollars est suffisante. Néanmoins, pour tenter d’enrayer ce cercle vicieux, « les autorités chinoises ont renforcé aussi les contraintes réglementaires sur les ménages et les entreprises souhaitant sortir des capitaux du pays tout en affirmant que cela ne correspondait pas à de nouvelles mesures de contrôle des capitaux.
(…) De nouvelles initiatives sur le contrôle des opérations d’investissement direct à l’étranger pourraient intervenir ». D’après Reuters également, relayé sur Boursorama.com, « le yuan reste bien orienté vendredi, après deux jours de hausse, alors que la banque centrale chinoise a procédé au plus net relèvement du taux de référence de la devise depuis 2005 (année de la réévaluation de la devise, ndlr), signe qu’elle ne relâche pas ses efforts pour contenir la spéculation ».
Les marchés ne sont pas dupes
Face à une monnaie qui est à ses plus hauts depuis maintenant 8 semaines, de lourds soupçons pèsent sur les autorités chinoises concernant une manipulation de son cours de change pour éviter à « la devise de tomber au niveau de sept yuans pour un dollar avant l’entrée de Donald Trump à la Maison blanche le 20 janvier ».
Une action risquée et qui semble bien vaine : « « Je ne pense pas que la volatilité constatée sur le yuan cette semaine remettra en cause la tendance à la dépréciation. Mais il est en tout cas peu probable que le yuan essuie une nouvelle baisse rapide avant le Nouvel An lunaire », dit un trader d’une banque étrangères à Shanghai.