Les semaines passent et se ressemblent pour la monnaie unique. Cette semaine, l’euro pâtit d’un regain de vigueur du dollar, de taux longs US qui se tendent, au-delà des 3 %, ainsi que de chiffres US meilleurs qu’attendu. Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine.
Devises: la déception sur l’inflation US joue pour l’euro
Après des semaines à la baisse, vendredi 11 mai, l’euro remontait légèrement, rapporte L’Express : « Vendredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne accroissait légèrement les gains engrangés hier face à sa contrepartie américaine. Après une hausse de 0,56% la veille, la principale devise du Vieux Continent prend 0,16% ce midi à 1,1933 dollar, soit plus d’un centime au-dessus du plus bas touché mercredi. » Ainsi la monnaie unique progressait face à un dollar en perte de vitesse après la publication de l’indice des prix à la consommation US du mois d’avril plus bas que prévu, à 2,1 % au lieu des 2,2 % attendu.
L’euro sous le seuil de 1,20 dollar
Cette semaine, la devise européenne restait sous la barre des 1,20 dollar. Mardi, l’euro évoluait à 1,1831 dollars dans l’après-midi explique Boursorama dans son article « L’euro à un nouveau plus bas pour cette année après les statistiques américaines » : « Les investisseurs lâchent leurs euros pour acheter en masse du dollar après des statistiques qui ont ravivé la spéculation sur une éventuelle surchauffe de l’économie et donc sur un possible tour de vis supplémentaire de la FED. » L’indice Empire State, l’indice manufacturier, a ainsi progressé de façon inattendue au-dessus des 20 points.
Dans un article du mercredi 16 mai Boursorama précise que l’euro était en recul de 3,1 % sur un mois. Si l’activité en zone euro déçoit, d’autres facteurs interviennent dans cette perte de vitesse de l’euro : « Tout d’abord, le contexte géopolitique n’aide pas. En effet, même si la décision des États-Unis de dénoncer unilatéralementl’accord de 2015 sur nucléaire iranien était attendue, rares étaient ceux qui voyaient une confrontation militaire entre Israëlet l’Iran. Face à cette escalade de tensions dans une région réputée pour son instabilité, les investisseurs ont recherché le pétrole, libellé en dollar. En hausse de 2,90 % sur la semaine (à plus de 77 dollars le baril), l’or noir est revenu sur ses niveaux les plus élevés depuis 2014. » Et l’article de rajouter : « Ensuite, malgré des statistiques américaines en-deçà des attentes, notamment au niveau de la croissance et de l’emploi, les investisseurs restent convaincus que la Réserve Fédérale (FED) augmentera pour la deuxième fois de l’année ses taux directeurs lors de sa réunion de juin. » Néanmoins, les analystes d’Ecofi Investissements, société de gestion de portefeuille, pensent que cette dévaluation de l’euro est temporaire, le billet devant à plus ou moins long terme être délaissé.
Ce mercredi midi, l’euro perdait du terrain, peut-on lire dans un article L’Express : « Accès de faiblesse persistant pour la monnaie unique européenne ce midi, qui teste le niveau symbolique des 1,18 dollar. À cette heure, pour ce qui pourrait bien être sa troisième séance consécutive de baisse, l’euro perd 0,29% à 1,1806 dollar (…) »La devise européenne est en effet en recul notamment en raison du risque politique italien : « Les analystes de Saxo Banque évoquent l »ébauche de l’accord du 14 mai entre les deux partis antisystème, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue, (qui) a fuité’. ‘Son contenu semble confirmer que l’Italie pourrait devenir un sérieux problème pour les marchés financiers et l’euro si un gouvernement populiste s’emparait du pouvoir’, ajoutent les spécialistes. » En effet, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue sont clairement anti-européens, ce qui pourrait fragiliser l’économie de la zone euro. L’autre élément qui pèse sur l’euro, ce sont les taux longs US qui atteignent de nouveaux sommets : « (…) le rendement du T-Note fédéral à dix ans a grimpé ce matin jusqu’à 3,07%, nouveau record depuis mi-2011 selon Saxo Banque, et se traite toujours à 3,06% ce midi. (…) La hausse des rendements obligataires américains, plus rapide que celle constatée dans nombre d’autres pays, renforce l’intérêt des investisseurs pour les produits de taux en dollar et joue donc en faveur des achats de billets verts. »
L’euro faible soutient les Bourses européennes malgré les incertitudes
C’est un article de Challenges du mercredi 16 mai qui relaie une news Reuters. On peut y lire que « Les principales Bourses européennes évoluent en légère hausse mercredi en début de séance, la faiblesse de l’euro restant un élément de soutien face aux incertitudes liées à l’actualité politique et internationale ».L’euro valait 1,1850 dollar ce mercredi.
Le dollar au plus haut depuis fin 2017 face à l’euro
Cette news AWP/AFP via ZoneBourse.com évoque les différents soutiens que reçoit le billet vert, qui a connu un début d’année pour le moins difficile, dans un article du mardi 15 mai : « Le dollar, soutenu par un indicateur de bonne tenue sur la consommation aux États-Unis et la montée des taux sur le marché de la dette américaine, montait mardi à son plus haut niveau depuis fin 2017 face à l’euro. » En effet, les ventes au détail ont été meilleures que prévu, augmentant de 0,3 % au mois d’avril. « « L’emploi grimpe, les salaires augmentent et les baisses d’impôts signifient que les gens auront plus de sous dans leurs poches », a souligné James Knightley, analyste pour ING. » Autant de facteurs qui risquent de pousser la FED à relever les taux d’intérêt encore au moins 3 fois cette année. Quant au rendement des bons du Trésor américain à 10 ans, il a tout simplement crevé le plafond, s’établissant à 3,09%, son plus haut niveau depuis 2011.
Ce même mardi, Boursier.com titrait « Devises : le dollar repart de l’avant, les taux US à 3,07% ! » : Après quelques séances de pause, le dollar a repris son ascension mardi, à la faveur d’un regain de tension sur les taux d’intérêts en Europe et aux États-Unis. Le rendement du T-Bond à 10 ans a bondi au-dessus de 3,05%, ce qui a pesé sur la Bourse.
Fragilisé par une BNS accommodante, le franc suisse n’a pas encore renoncé
Et c’est un article de DailyFx.com qui parle du franc suisse, qui a, selon le site d’actualités et d’analyses de marché, interrompu son rebond et explique que « le franc suisse reste pénalisé par une BNS ultra-accommodante cherchant à favoriser le taux de change EUR/CHF. Par l’intermédiaire de son vice-président, Fritz Zurbrügg, la BNS a indiqué que son franc suisse restait encore surévalué face à l’euro, en dépit d’une douloureuse dépréciation subie entre les mois de février et d’avril ». La Banque nationale suisse est l’une des rares banques qui affaiblit la monnaie helvétique en usant de taux directeurs négatifs.
Nissan anticipe une baisse de son bénéfice annuel à cause du yen
Mais si le franc baisse, ce n’est pas une mauvaise chose : une monnaie trop forte pèse sur les exportations. Preuve en est à nouveau cette semaine, les entreprises nippones qui accusent le coup d’un yen trop fort. C’est l’Usine Nouvelle qui nous apprend ainsi que « Nissan Motor a annoncé lundi prévoir une baisse de 6% de son bénéfice d’exploitation sur l’exercice en cours en raison de la vigueur du yen et de la hausse des prix des matières premières qui devraient tempérer la croissance de ses ventes ».