L’euro aura connu une année 2017 incroyable. En effet, la monnaie unique a progressé face au dollar qui, lui, a été à la peine. En ce début d’année, elle continue de progresser. Mais que nous réserve 2018 ? Voici notre revue de presse du Web des devises de la semaine.
Grand gagnant de 2017, l’euro franchit les 1,20 dollar
C’est un article des Échosen date du 2 janvier qui revient sur la progression de la devise européenne en 2017 : « La monnaie unique a grimpé de 14 % contre le dollar en 2017, du jamais vu en 14 ans. » Il rappelle ainsi que la devise unique avait commencé l’année proche de la parité avec le billet vert. Une progression sur laquelle nul n’aurait pu parier et qui est pour le moins étonnante : malgré le relèvement des taux par la FED, l’euro a bénéficié de nombreux soutiens, que ce soit le discours rassurant de Mario Draghi, président de la BCE, ou encore la baisse du billet vert. L’article précise aussi que le début d’année est tout aussi positif puisque l’euro « démarre l’exercice au plus haut depuis trois ans ». Et il risque d’évoluer vers les 1,30 dollar : « Les spécialistes estiment que la monnaie unique devrait encore gagner du terrain. L’équipe d’ING table sur un euro à 1,30 dollar, tout comme Generali, qui se base notamment sur la parité de pouvoir d’achat. » La part de l’euro dans les réserves de change, qui a baissé à 20 % en 2015, pourrait s’améliorer cette année en raison d’un regain d’appétit des banques centrales, étant donné que « la zone euro affiche un excédent des comptes courants de près de 350 milliards de dollars (entrées de capitaux) alors que les États-Unis sont en déficit ». De plus, le programme de rachat de dette de la BCE devrait prendre fin en septembre, « ce qui ouvrira la voie à une première hausse du taux de dépôt en 2019 ».
Malgré ce début d’année plutôt prometteur, cette semaine, la devise européenne a connu une petite perte de vitesse face au dollar, comme l’explique Le Figaro : « L’euro baissait face au dollar lundi, après un rapport sur l’emploi aux États-Unis en décembre en demi-teinte mais qui ne modifie pas fondamentalement les perspectives sur la politique monétaire américaine. Vers 07H00 GMT (08H00 à Paris), l’euro valait 1,2011 dollar contre 1,2029 dollar vendredi vers 22H00 GMT. » Ce rapport, qui devrait faire baisser le dollar, n’a pas affecté la devise US « car les éléments positifs du rapport laissent à penser que la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) va continuer à se normaliser comme prévu en 2018, de façon constante et progressive, une évolution favorable au dollar ».En outre, le taux de chômage reste bas outre-Atlantique – 4,1 %, niveau le plus faible depuis 2000 –, les créations d’emploi sont meilleures qu’attendu, et le salaire horaire moyen s’est amélioré de 0,3 %.
LaLibre.be, ce même jour, titrait « L’euro poursuit sa baisse face au dollar, l’instabilité en Allemagne inquiète ». Le site évoque en effet, comme facteur jouant dans la baisse de l’euro, la situation allemande, toujours incertaine depuis la réélection d’Angela Merkel : « Des pourparlers préparatoires en vue du renouvellement d’une coalition (entre l’alliance conservatrice de Merkel et les sociaux-démocrates allemands) sont en cours et devraient déterminer s’ils lanceront des pourparlers formels d’ici jeudi. » S’il y a donc un facteur politique, il y a également un facteur économique : « Par ailleurs, l’annonce lundi d’un recul inattendu des commandes passées à l’industrie allemande en novembre a également alimenté la baisse de l’euro et relégué au second plan l’annonce d’une progression des ventes au détail dans la zone euro de 1,5% en novembre. »
ZoneBourse.com, ce mardi 9 janvier, explique d’ailleurs que cette baisse n’est pas forcément un mal « car un euro cher pourrait mettre en danger les perspectives de croissance de la zone euro ». Les perspectives de l’euro face au dollar reste néanmoins haussières en raison d’une « amélioration des conditions économiques en Europe ».
D’ailleurs, dès le lendemain, après 3 séances baissières à la suite, « sur le marché des changes, la monnaie unique européenne se reprenait de 0,54% à 1,2001 dollar » peut-on lire dans un article Boursorama.com. On apprend dans cet article que « la BCE a déjà annoncé qu’elle allait diviser par deux le rythme de ses rachats d’actifs obligataires dès ce mois de janvier, à 30 milliards d’euros par mois » : une nouvelle qui agit tel un catalyseur, étant très bien accueillie sur les marchés.
Pour ZoneBourse.com,ce même jour l’euro, bien que stable, demeurait néanmoins « affaibli par des prises de bénéfices après les sommets atteints la semaine dernière, dans un marché dans l’attente d’une nouvelle impulsion ». Vers 10h, la monnaie unique repassait ainsi sous la barre des 1,20 dollar, valant « 1,1939 dollar, contre 1,1936 dollar mardi vers 22H00 GMT et 1,1967 dollar lundi soir ». De plus, bien que le programme de rachat d’obligations par la BCE devrait prendre un nouveau virage en septembre, la Banque centrale européenne n’exclut cependant pas « de le poursuivre au-delà de cette date au besoin ».
Le dollar monte face à l’euro après un rapport contrasté sur l’emploi américain
Après une année difficile durant laquelle le dollar a perdu 8,5 % contre toutes les grandes devises, accusant sa plus forte baisse depuis 2003, le mois de janvier démarre un peu mieux rapporte Boursorama.com dans un article du 5 janvier : « Le dollar montait face à l’euro en cours d’échanges new-yorkais vendredi, aidé par un rapport en demi-teinte sur l’emploi aux États-Unis en décembre ne modifiant pas fondamentalement les perspectives sur la politique monétaire américaine. » Si le billet vert a chuté après la publication de ce rapport, annonçant une baisse des créations d’emploi pour le mois de décembre, il s’est cependant repris rapidement : « Si la réaction initiale du marché à ce chiffre décevant a été de faire chuter encore plus un dollar déjà fragile, les éléments positifs du rapport laissent à penser que la politique monétaire de la Fed va continuer à se normaliser comme prévu en 2018, de façon constante et progressive. » En effet, on apprend que le taux de chômage reste à 4,1 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis fin 2000, la création d’emploi a été revue à la hausse pour le mois de novembre et « le salaire horaire moyen a progressé de 0,3% ». Pour DailyFx.com, « Le dollar pourrait prendre l’ascendant en 2018 ». Cet article, en date du 8 janvier, explique ainsi que la réforme fiscale de Trump ayant été adoptée, certains doutes devraient désormais se dissiper.
Le yuan au plus haut depuis 20 mois face au dollar
Décidément, ce début d’année voit de nombreux records être atteints. La monnaie chinoise a ainsi atteint un plus haut depuis 20 mois, d’après l’article du Figaro du 3 janvier 2018 : « Pékin a relevé mercredi le taux de référence du yuan face au dollar, poussant la parité à son plus haut niveau depuis vingt mois et confortant de facto l’appréciation de la monnaie chinoise. La banque centrale chinoise (PBOC) a remonté à 6,4920 yuans pour un dollar, en hausse de 0,24% par rapport à mardi, le taux-pivot autour duquel le renminbi (autre nom du yuan) est autorisé à fluctuer. C’est un sommet depuis mai 2016. » Soutenu par une stabilisation de l’économie chinoise, le renminbi, autre nom de la devise de l’empire du Milieu, a ainsi progressé de plus de 6 % face au dollar en 2017 peut-on lire dans l’article.
La banque du Japon cause la forte appréciation du Yen
C’est le titre d’un article de DailyFx.com, qui évoque la forte appréciation de la monnaie japonaise ce mercredi 10 janvier : « Le fort mouvement sur le Yen Japonais, qui s’apprécie fortement depuis hier matin, est dû à une légère modification des rachats d’actifs effectués par la Banque du Japon. En effet la BoJ, présidée par Haruhiko Kuroda, a réduit de 10 Milliards de Yens (74 millions d’Euros) le montant des actifs rachetés dans le cadre de sa politique monétaire. » Une action perçue par les marchés comme un signe d’un resserrement monétaire, alors que la BoJ avait jusqu’à présent mené une politique monétaire plus qu’accomodante, « par le biais de taux très bas et d’un programme de rachat d’actifs important ».
Une news annoncée par Reuters, repris par Les Échos dans un article du 9 janvier, précise que « La BoJ va réduire de 10 milliards de yens (74 millions d’euros) par rapport à ses précédentes opérations le montant de ses rachats de titres à échéances de 10 à 25 ans et celui de ses rachats de titres à échéances de 25 à 40 ans. Le montant va ainsi passer à 190 milliards de yens pour la première catégorie et à 80 milliards pour la deuxième ». Cependant, « La BoJ ajuste régulièrement ses opérations de rachats de titres et ses responsables soulignent qu’il ne faut pas voir dans ces ajustements des signes annonciateurs d’un changement de politique ».
Profit record pour la BNS
C’est également un article des Échos datant du mardi 9 janvier qui nous apprend que « La Banque nationale suisse fait un profit record » : « La banque centrale helvétique va enregistrer un profit comptable de 54 milliards de francs suisses. (…) C’est son plus fort profit depuis 2014 (38 milliards de francs). » Grâce à ses actions, le franc suisse ne s’est pas trop apprécié cette année. De plus, « L’année passée, l’euro a gagné 9,5 % par rapport au franc suisse, ce qui a soulagé la BNS. Un gain de 49 milliards de francs a résulté des positions en monnaies étrangères de ses réserves (obligations, changes, actions) ».
Le huard sera vulnérable en 2018
C’est un article de Conseiller.ca qui parle des prévisions concernant la devise canadienne en 2018 : « (…) la Banque du Canada devrait avancer prudemment cette année, selon l’économiste.« C’est leur plan de voir le dollar rester plus faible que le dollar américain, alors ils éviteront de rehausser les taux directeurs plus vite que ceux des États-Unis. » L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) risque aussi de peser dans la balance et d’encourager la Banque du Canada à ne pas trop faire grimper les taux cette année. Un analyste précise ainsi : « Si je devais parier, je dirais que le huard sera plus faible d’ici un an, en lien avec la faible hausse des taux d’intérêt, la croissance modérée, et l’incertitude concernant l’ALENA. Sans même que l’Accord soit annulé, l’incertitude qui l’entoure agit à elle seule. Selon moi, le dollar canadien est vulnérable. »