Après un été marqué par la montée des tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord, où en sont les principales devises ? L’euro, qui a passé la barre des 1,18 dollars, profite de la faiblesse du billet vert. Voici notre revue de presse du Web des devises.
L’euro reculait la semaine dernière
Malgré une baisse de la création d’emploi aux États-Unis en août, l’euro reculait le vendredi 1er septembre. 156 000 emplois ont été créés au mois d’août, bien moins que prévu. Cela eut pour effet de faire baisser le dollar… mais pas de faire progresser l’euro, bien au contraire. Pourtant, comme nous l’apprend ZoneBourse.com, « Ces données accroissent les doutes sur une possible nouvelle hausse des taux de la Fed avant la fin de l’année. Avec de bonnes données, ça aurait été une certitude, maintenant cela reste à voir », a commenté Dennis de Jong, analyste chez UFX.com. La banque centrale américaine a prévenu qu’elle envisageait de relever les taux une troisième fois d’ici la fin de l’année, une mesure qui tendrait à bénéficier au dollar. Mais ses responsables ont montré récemment des signes d’indécision au vu de la faiblesse de l’inflation, sans compter les tensions géopolitiques ». Il faut donc chercher ailleurs la source de la baisse de l’euro et c’est vers la BCE que l’on doit se tourner : « les incertitudes s’accroissent sur l’évolution de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) dans les mois à venir.(…) Vers 21H00 GMT (23H00 HEC), l’euro valait 1,1862 dollar contre 1,1910 dollar jeudi vers 21H00 GMT.»
L’euro monte face au dollar
Mais lundi, la monnaie unique retrouvait de son lustre. Le Figaro explique ainsi dans son article du 4 septembre que « L’euro gagnait face au dollar lundi alors que le ton monte entre les États-Unis et la Corée du Nord, faisant bondir l’or à son plus haut depuis septembre 2016 et profitant aux autres valeurs refuge. Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l’euro valait 1,1917 dollar contre 1,1862 dollar vendredi vers 21H00 GMT ». Un gain pourtant étonnant quand on voit la situation avec la Corée, les mauvais chiffres américains, autant de facteurs qui poussent les investisseurs vers les valeurs refuge comme l’or. Pas étonnant que ces derniers soient fébriles. En effet, une réunion de la BCE très attendue a lieu ce jeudi : « Les cambistes sont de plus en plus nerveux avant cette réunion. L’euro a fortement grimpé ces derniers mois, ce qui pourrait conduire la BCE à se montrer particulièrement prudente » car la vigueur de la monnaie unique pénalise les pays exportateurs. »
Le lendemain, l’euro était stable face au dollar, affichant une certaine prudence à l’approche de la BCE titre ZoneBourse.com : « L’euro se stabilisait face au dollar mardi, les cambistes attendant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi pour en savoir plus sur les perspectives de la monnaie européenne. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), l’euro valait 1,1912 dollar contre 1,1919 dollar lundi vers 16H00 GMT. » Ainsi, le marché de l’euro progresse à tâtons ne sachant pas si la BCE relèvera enfin les taux ou pas, ayant décidé d’arrêter sa politique ultra-accommodantede quantitative easing (programme de rachats d’actifs) en raison d’une « croissance européenne renaissante ». Les tensions générées par la Corée du Nord, qui a effectué un sixième essai nucléaire, inquiètent les investisseurs et donnent la part belle aux valeurs refuges comme l’or, l’argent ou encore le franc suisse.
Mais mercredi 6, malgré l’attente de la BCE, l’euro était « en petite hausse » comme en témoigne un article Boursorama : « Ce midi sur le marché des devises, la monnaie unique européenne grapillait 0,20% face à sa contrepartie américaine, à 1,1920 dollar, tendance qui valait aussi contre le yen et le sterling. » Il y a certes la réunion de la BCE, mais il y a aussi celle de la FED, qui se terminera le 20 septembre. Enfin, autres éléments qui viennent semer le trouble sur les marchés : la rentrée du Congrès américain, qui va devoir prochainement s’exprimer sur le plafond de la dette US, et les législatives qui auront lieu en Allemagne le 24 septembre.
Trump va-t-il tuer le dollar ?
C’est la question que se pose Le Monde dans un article du samedi 2 septembre. En effet, Trump a bien du mal à mettre en œuvre sa politique de relance économique : « Depuis que les investisseurs ont compris que le président américain ne tiendrait pas ses promesses fiscales et budgétaires, le billet vert baisse face à l’euro et aux devises émergentes. » Que ce soit sur le plan diplomatique, politique ou économique, Trump sème le trouble et a fait baisser le billet vert qui a beaucoup perdu en vigueur. Si autour de son élection le billet vert a progressé, « depuis janvier, le mouvement inverse s’est enclenché. La monnaie américaine ne cesse de reculer face à l’euro (– 14 %), au yen (– 6 %) et aux principales devises émergentes. Les investisseurs commencent à retrouver leurs esprits et à revendre leurs dollars ».
« Jusqu’où peut descendre le dollar ? » c’est le titre d’un article de Le Temps. Il s’interroge sur l’avenir du dollar étant donné que les investisseurs se délestent de leur billets verts ces derniers mois, depuis janvier plus exactement. Malgré les deux premiers relèvements de taux par la FED, le doute subsiste : « Après les deux premières, dont l’impact est en réalité quasi négligeable et qui n’auront servi qu’à satisfaire les marchés, l’attentisme est de retour du côté de la banque centrale et le billet vert continue de se déprécier. » Une certaine défiance des investisseurs envers la FED s’est même installée en raison des différentes déclarations contradictoires qui ont été faites au sujet de la politique monétaire que la Réserve Fédérale comptait mener, jouant en défaveur de la monnaie américaine. Et l’article d’ajouter : « Les marchés rattrapent également leur trop-plein d’optimisme. L’élection de Donald Trump avait été bien accueillie par les marchés, car elle signifiait la promesse de réformes fiscales. Depuis, l’effet Trump s’est largement dissipé, car ses réformes rencontrent beaucoup de résistance et tardent à être mises en œuvre, voire sont simplement annulées. »
Le recul du franc suisse bienvenu mais fragile
Valeur refuge, le franc suisse a subi de nombreuses appréciations suite aux tensions internationales, ce qui a eu pour effet de grever l’économie helvétique. Les Échos nous apprennent ainsi dans un article du jeudi 31 août que le franc suisse reculait : « Le franc a cédé du terrain contre l’euro au cours des dernières semaines à la faveur de l’affirmation de la reprise économique et de la dissipation du risque politique au sein de la zone euro. » La BNS, la Banque nationale suisse, œuvre activement pour limiter les pressions haussières sur le franc. Une politique qui porte ses fruits puisque « Le franc s’est déprécié de près de 5% depuis le début du mois de juillet et s’échange, à 1,1458 franc vers 10h20 GMT ».
Le dollar canadien à son plus haut niveau depuis 2015
Dans un article du 1er septembre de Les Affaires, on apprend que « Le dollar canadien bondit à son plus haut niveau en deux ans contre le billet vert ce vendredi, profitant de la baisse de régime accusée par le marché du travail aux États-Unis ». Une bonne nouvelle cependant à nuancer : « Le renchérissement du huard, bonne nouvelle pour les Canadiens qui ont décidé de faire un tour du côté des États-Unis, pourrait toutefois entrer en interférence avec une remontée des prix de l’essence à la pompe. »
Le dollar australien au plus haut depuis mai 2015
Comme son homologue canadien, le dollar australien connaît un plus haut depuis longtemps selon Boursorama qui relayait une news AFP le mardi 5 septembre : « Le dollar australien a accéléré ses gains au cours de la séance pour s’apprécier en fin d’après-midi de 0,91% à 0,8019 dollar américain après la décision de la Banque de réserve australienne de maintenir son taux directeur à 1,5%, comme attendu. Il rejoint ainsi son plus haut depuis mai 2015. »