Voici la formidable histoire de l’or ! Symbole unique des métaux précieux, l’or n’a jamais cessé de fasciner l’humanité depuis des millénaires. Synonyme de gloire, fortune et pouvoir dans notre imaginaire collectif, l’or a traversé les âges sans perdre de sa superbe et de sa renommée. Sa valeur reflète l’évolution du monde. Comment l’or s’est imposé comme signe de réussite dès le départ ? et surtout, comment et par quels mécanismes sa valeur a-t-elle évolué au cours des siècles.
Aux origines de l’or avant notre ère
La formation naturelle de l’or sur Terre
L’apparition de l’or résulte d’un procédé particulièrement complexe. Les chercheurs s’accordent à dire que c’est l’activité géologique de la Terre qui est responsable de l’apparition de ce métal aurifère sur notre planète. Il serait question de collisions de deux étoiles à neutrons générant ainsi d »énormes quantités de neutrons libres.
Ces éléments une fois créés auraient été dispersés dans l’espace par des explosions et collisions. Lors de la formation de la Terre, une partie de cet or a été incorporée dans la croûte terrestre et le manteau. Une grande quantité a coulé vers le noyau en raison de sa densité.
Il y a des milliers d’années, les premières pépites ont été découvertes dans les rivières et ruisseaux du monde entier. Qu’ont fait les premières civilisations de ces pépites ?
Les premières découvertes et utilisations de l’or
En 1972, dans la nécropole de Varna (Bulgarie), un groupe d’électriciens découvre sous terre près de 3000 objets aurifères divers et variés. La surprise est d’autant plus grande que, selon un groupe d’experts japonais en métaux précieux, ces bijoux datent d’environ 4500 avant J-C. Chronologiquement, c’est la trace la plus ancienne d’or transformé retrouvée.
Plus tard, autour de 2600 avant J-C, l’or était déjà devenu particulièrement important et signe de beauté. Les anciens Mésopotamiens forgeaient de nombreux bijoux aurifères à cette date. Plus de 1200 ans plus tard, ce sont les pharaons qui utilisaient l’or de manière décorative et esthétique. De nombreux objets de culte comme des sceptres ou des couronnes, et même des tombeaux ou des temples étaient construits en métal aurifère.
L’or comme monnaie d’échange
L’or s’est vite imposé comme un métal incontournable dans la société. C’est assez naturellement que la question vis-à-vis de sa valeur se pose. Assez logiquement, l’or devient une monnaie d’échange à lui-seul. C’est autour de -600 avant J-C. que le roi Alyatte II de Lydie (ancienne région de la Turquie), fit frapper les première pièces d’or, tout en prenant soin de lui attribuer une valeur correspondante référence en blé. Plus tard, son fils Crésus reprendra le flambeau et attribuera une valeur à l’argent. Cela signe donc l’avènement de l’ère du bimétallisme telle qu’une pièce d’or vaut dix pièces d’argent. Les civilisations suivantes (comme les Grecs ou les Romains) garderont cette échelle de bimétallisme, tout en frappant leurs propres pièces.
« Riche comme Crésus » vient bien de ce roi Crésus, qui a régné sur le royaume de Lydie. Il est resté célèbre pour sa richesse légendaire.
L’or à travers l’Âge Sombre
L’impact du Moyen-Âge et la raréfaction
Effectuons un saut dans le temps pour nous retrouver directement au sein du Moyen-Âge. Malgré la chute de l’Empire romain en 476, l’or a su conserver son image luxueuse. Néanmoins, suite à cette chute, les guerres se sontmultipliées et l’Europe est plongée dans un chaos social permanent. Cela dura pendant près de quatre siècles. L’extraction et la production de l’or ont drastiquement diminué. Et de manière analogue, l’or ne circulait plus aussi librement qu’avant dans les économies moyenâgeuses. Ainsi, l’argent et le cuivre s’étaient imposés comme monnaie d’échange dominant l’Europe à cette période. La découverte de nombreux gisements d’argent a renforcé ce phénomène. Le peu d’or extrait à ce moment était directement envoyé dans les réserves du royaume. Sa rareté a contribué à accroître sa valeur. Pas à pas, l’or retrouve plus de liberté grâce aux échanges internationaux. Les premiers systèmes de crédit basés sur l’or arrivent en Italie.
L’or du nouveau monde, entre pillages et prospérité
Fin du Moyen-Âge, 1942, découverte de l’Amérique : beaucoup d’explorateurs et conquistadors espagnols y voient l’opportunité d’exploiter de nouveaux gisements aurifères. Le conquistador Hernán Cortés parvient à conquérir l’immense territoire allant du sud des Etats-Unis jusqu’en Amérique Centrale. De nombreuses populations indigènes qui vont se faire piller et dérober leur or, et notamment l’Empire Aztèque. De nombreux pays vont alors s’enrichir grâce aux mines du continent américain, offrant un second souffle à l’or.
La ruée vers l’or entre le mythe et la réalité
De nombreux explorateurs visent donc sans cesse l’or comme finalité. La valeur du métal précieux va monter en flèche avec cette ruée vers l’or : ainsi nait le mythe de l’ElDorado selon l’idée qu’il existe encore des centaines de bassins aurifères dans des zones difficiles d’accès voire dangereuses. Diverses ruées se sont déroulées entre le XVIIe et le XIXe siècle, principalement sur le continent Américain, le continent Africain et dans l’Est de l’Europe, mais la ruée la plus connue à ce jour reste celle entamée par James Marshall en 1848 en Californie.
Des centaines de milliers d’explorateurs vont s’engager dans cette ruée. Elle durera moins d’une décennie et une bonne partie d’entre eux ne trouveront pas d’or mais la mort. Seule une faible minorité des explorateurs parvinrent à extraire suffisamment d’or pour s’enrichir considérablement. Cette expédition a malgré tout eu le mérite de changer le paysage démographique de la Californie avec une nouvelle population majoritairement jeune.
L’or et les systèmes monétaires modernes
L’étalon-or : un fonctionnement économique fragile
Ces multiples expéditions appuient l’idée que l’or est toujours aussi prépondérant et corrélé à cette notion de richesse et de pouvoir. Et à la fin du XIXe siècle, alors que l’ensemble des monnaies en circulation avaient adopté le bimétallisme (la monnaie locale est convertible à la fois en or et en argent), c’est le système d’étalon-or qui le remplace, avec l’idée selon laquelle chaque devise voit sa valeur correspondre à un poids précis en or. Malgré tout, ce système est particulièrement complexe et repose sur des prérequis précis, comme un taux de change fixe entre les monnaies (qui sont toutes assignées à leur poids en or) ou une très large flexibilité des prix.
Ce système aurait même pu perdurer si la Première Guerre mondiale n’avait pas vu le jour. Les pays en conflits vont suspendre la convertibilité en or afin de privilégier l’effort de guerre. Par la suite, dans les années 1930, la Grande Dépression surgit et appauvrit davantage les économies, puis neuf ans plus tard c’est la Seconde Guerre mondiale qui sonne le glas de fin pour l’étalon-or.
Les accords de Bretton Woods, une alternative durable ?
Cependant, une alternative pérenne à court terme avait été mise en place par les Etats-Unis en 1944 à travers les accords de Bretton Woods avec un étalon change-or. L’idée est que la valeur du dollar US est indexée directement sur l’or tandis que les autres monnaies sont, elles, indexées sur le dollar US. Ce dispositif prend fin en 1971 par décision du président Nixon. En effet, ce système était jugé bien trop dépendant d’une situation économique prospère des Etats-Unis. De manière analogue, si un Etat disposait d’une quantité trop importante de dollars US, il pouvait, théoriquement, acquérir un nombre conséquent d’or dans ses réserves. Or, l’or n’est pas disponible en quantité illimitée.
L’or comme valeur refuge dans le marché financier actuel
De nos jours, et à travers un système monétaire non basé sur l’or, ce dernier a su conserver son statut de métal précieux et sécurisé. Son identité tangible et sa rareté lui permettent d’être vu comme une alternative pérenne en cas de crise. En effet, encore récemment, de nombreux investisseurs cherchent à acquérir de l’or (coté en bourse depuis la fin des accords de Bretton Woods et dont la valeur augmente considérablement avec le temps) en cas de crise. Ce fut notamment le cas durant la crise du COVID où la valeur de l’or a été estimée à plus de 2000 dollars pour la première fois de son histoire.
En mars 2025, l’or atteint un pic à 3000 dollars, un niveau record pour le métal précieux qui a vu sa croissance depuis cinq ans multipliée par deux.
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