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OR et ARGENT : la semaine du 1er au 7 novembre 2021

Retrouvez l’évolution des cours des métaux précieux or et argent ainsi que les faits marquants de l’actualité économique. Chaque semaine, découvrez notre coup de coeur sur l’actualité des métaux.

  • COTATIONS
    L’or réalise une belle performance cette semaine et s’installe au dessus des 1800$ sur la fin de semaine. 
    Sur la cotation en continu, l’once d’or de 31,10 grammes est passée de 1783$ à 1817$ soit une hausse d’environ 2%. 
    Sur la cotation de Londres du LBMA, après avoir ouvert lundi matin à 1786$, le cours de l’or clôture la semaine à 1801$.
    Sur le marché français, la pièce d’or de 20 Francs contenant 5,8 grammes d’or fin de type « Marianne Coq » ou « Coq de Chaplain » est passée de 299,30€ mardi 2 novembre à 302,90€ vendredi 5 novembre.
    L’once d’argent n’est pas en reste et finit la semaine à 24,17$ l’once. 
    Comment expliquer cette envolée des cours de l’or et de l’argent? L’augmentation du prix des métaux précieux pourrait sembler contre-intuitive car les marchés boursiers ont atteint des niveaux historiques ces derniers mois. Le rapport sur l’emploi américain de vendredi faisait état de chiffres très positifs avec des créations d’emplois en nette hausse et un chômage à 4,6% (au lieu des 4,8% attendus). Le rendement des bons du Trésor US à 10 ans a fortement chuté après ces annonces, propulsant l’or à 1817$ l’once. 
  • LES MARCHÉS
    De nombreux records historiques sont tombés cette semaine pour beaucoup d’indices boursiers. Nul doute que les mesures d’accompagnement des banques centrales ont soutenu les marchés.
    En France par exemple, la hausse du CAC40 a reposé sur plusieurs grandes thématiques : luxe, valeurs technologiques, énergie. Contrairement aux années 2000 dites de la « bulle internet », on a le sentiment que les marchés montent dans le doute et pas dans l’euphorie. Il n’y a d’ailleurs pas véritablement d’alternative. Les gérants investissent parfois dans des marchés de niche mais le marché principal reste le marché action.  
    La façon dont va évoluer l’inflation de chaque côté de l’Atlantique reste un facteur de grande incertitude. La Banque Centrale Européenne a été prise à contre-pied la semaine passée par des chiffres d’inflation plus forts qu’attendus. Et la Réserve Fédérale américaine (FED) semble s’installer dans une sorte de déni. C’est un jeu dangereux car si l’inflation s’installe durablement, les Banques Centrales vont devoir freiner fortement et casser la dynamique de croissance. Autre problème auquel seront confrontées les Banques Centrales, le niveau d’endettement massif des Etats. Car une remontée des taux impliquera le paiement d’intérêt supplémentaire sur la dette. Si l’orthodoxie budgétaire a été battue en brèche du fait de la crise sanitaire, vers quel niveau l’endettement des Etats doit t-il tendre? Le ratio dette/PIB est de 133% aux Etats Unis, 113% en France, 254% pour le Japon, 71% en Allemagne…
    Mais revenons sur l’inflation et soulignons qu’elle n’est pas bonne pour les marchés, au moins pour 3 raisons :
    – Le coût du capital : face à une inflation qui s’installe, les Banques Centrales ont tendance à augmenter les taux d’intérêt ce qui se répercute sur les entreprises car l’argent devient plus cher.
    – Politique d’investissements : si les taux d’intérêt montent, les rendements obligataires aussi. Et les gérants auront tendance à investir dans des obligations plutôt que dans des actions.
    – Niveau des marges : les entreprises sont touchées directement à travers les augmentations de prix des matières premières qu’elles ne peuvent pas toujours répercuter sur le prix final.
    Face au risque inflationniste, l’or et les métaux précieux constituent un actif refuge de qualité. On le sait, l’or n’a pas de dividendes, de coupons ni de loyers. Il est donc utile d’investir dans l’or quand le rendement des autres actifs diminue. Et le scénario combinant inflation, remontée des taux impossible et endettement massif des Etats favoriserait alors la hausse du cours de l’or.
  • ÉCONOMIE
    L’annonce du « Tapering » par la Réserve Fédérale est passée comme une lettre à la poste. La FED va ainsi réduire ses achats obligataires de 15 milliards de dollars chaque mois jusqu’en Juillet 2022. Elle achète aujourd’hui pour 120 milliards de dollars d’actifs tous les mois. On aura compris que ce qui est problématique, c’est surtout l’incertitude et le manque de visibilité à moyen terme. Le marché s’attend à des hausses de taux de la FED. Mais rassurons nous, ce n’est pas la première hausse de taux qui tue la croissance, c’est souvent la dernière. Il y a pourtant quelques raisons d’espérer et de rester positif.
    Il y a tout d’abord un excès d’épargne des ménages qui continue d’abonder.
    En second lieu, il faut s’attendre pour 2022 à un relais budgétaire des Etats via leurs politiques de relance. Le plan d’infrastructure de Joe Biden de 1200 milliards de dollars a par exemple été adopté vendredi dernier. 
    Enfin, on peut compter sur la capacité des entreprises à répercuter les hausses de prix sur leurs clients pour maintenir leurs marges.
    La COP26 est l’occasion de présenter quelques informations intéressantes. Sans surprise, le pays dans le monde qui investit le plus dans la recherche et développement dans le domaine des énergies renouvelables est…la Chine.
    Les assureurs ont indiqué que les coûts des sinistres climatiques sont en très forte hausse.  
  • NOTRE COUP DE COEUR DE LA SEMAINE
    Cette semaine, en lieu et place du coup de coeur produit, nous profitons des records historiques de la bourse pour rappeler quelques chiffres.
    Le CAC40, contrairement à ce qu’on pense, n’est pas au même niveau qu’il y 20 ans. En dividendes réinvestis, il réalise une performance de +98% sur 20 ans.
    Les fonds en euros de l’assurance vie, ont rapporté en moyenne 108%. Mais l’inflation, même à un niveau faible, aura fait fondre d’un tiers ces placements.
    L’immobilier, avec beaucoup de disparités géographiques et typologiques, a fait mieux que les fonds en euros qui font mieux que la bourse sur ces 20 dernières années. Si la vente de la résidence principale est exonérée de tout impôt au titre des plus-values, la plus-value réalisée sur la vente d’une résidence secondaire est taxée sur le revenu. 
    Comment l’or tire t-il son épingle du jeu? Le prix du 20 Francs Napoléon en janvier 2000 s’approchait de 55€ la pièce. Pour rappel, la cotation de vendredi dernier était de 302,9€. Ce qui permet à l’or d’atteindre un taux de croissance d’environ 450%. 
    Une belle performance !